Déçue par les derniers rebondissements du dossier sur les gaz de schiste, l'entreprise d'exploration gazière et pétrolière Gastem n'entrevoit pas développer ses activités dans la province.

«Le Québec est un territoire qui n'existe plus pour le développement des hydrocarbures», lance Raymond Savoie, président de Gastem, en réaction à l'annonce du ministre de l'Environnement de transférer l'étude environnementale stratégique (ÉES) vers le Bureau d'audiences publiques sur l'environnement (BAPE).

«C'est une folie d'envoyer toute l'étude dans les mains du BAPE!», s'exclame M. Savoie. «Avec le groupe du BAPE, dont Francoeur et d'autres, on se doute qu'il n'y aura pas un développement équitable.»

En 2007, la firme montréalaise s'est lancée dans le forage exploratoire des gaz de schiste du gisement d'Utica, dans les Basses-Terres du Saint-Laurent. «On avait identifié Utica comme une zone intéressante pour le gaz naturel. On ne savait pas si c'était rentable.» Les analyses de carottes avaient alors montré que ce schiste pouvait être fracturé, et donc exploité.

Gastem possède deux puits exploratoires dans la province, l'un à Ristigouche en Gaspésie, l'autre à Saint-Anicet, dans la MRC du Haut-Saint-Laurent. L'entreprise a souhaité lancer un forage aux Îles de la Madeleine avant de renoncer.

«Nous avons toujours des activités au Québec, et on les maintient. Mais pour se développer dans les deux ou trois prochaines années, on doit aller voir ailleurs», annonce M.Savoie. «On va aller voir dans l'État de New York. On s'attend à entrer en production dans les comtés proches de la Pennsylvanie.»

«C'est une situation difficile, mais ce n'est pas une situation impossible, assure M. Savoie. Nous avons des actionnaires prêts à investir advenant de nouveaux projets.»

Il y a deux semaines, dans le quotidien Le Soleil, Raymond Savoie avait qualifié de «fascistes» les militants écologistes québécois systématiquement opposés à l'exploration pétrolière et gazière. Il dit ne pas regretter le qualificatif. «Il fallait que cela se dise», a-t-il ajouté, en précisant que cette expression ne visait pas les groupes écologistes informés et ouverts à la discussion.