Drummondville possède déjà neuf zones industrielles; elle en comptera bientôt onze.

En effet, la Ville et la Société de développement économique de Drummondville (SDED) sont en train d'aménager deux nouveaux secteurs (qui totalisent près de 25 millions de pieds carrés) consacrés à l'implantation de nouvelles entreprises.

Le premier secteur, qui est le plus grand des deux, sera situé près de l'autoroute 55, dans le quartier Saint-Nicéphore, au sud de la ville. Il offrira un potentiel de développement d'une superficie d'environ 20 millions de pieds carrés, dont le tiers appartient à la Ville.

«Comme nous avons fait sur le bord de l'autoroute 20, nous voulons développer une vitrine industrielle sur le bord de l'autoroute 55. Trois ou quatre entreprises regardent actuellement la possibilité de s'y établir», souligne Martin Dupont, directeur général de la SDED.

Une première rue est actuellement en construction, ce qui laissera la voie libre aux PME et autres multinationales qui songent à s'établir à Drummondville. Et pas question de développer des zones industrielles thématiques.

«Nous allons plutôt continuer à miser sur la diversification», note Martin Dupont.

La seconde zone industrielle, d'environ 5 millions de pieds carrés, qui voit actuellement le jour, est située près de l'autoroute 20, dans la partie ouest de Drummondville. Encore là, une première rue a été construite et des négociations avec des entreprises intéressées par l'endroit ont actuellement cours, explique le directeur général de la SDED.

Un poste de commissaire à l'emploi et à l'immigration

Signe des temps en cette période de pénurie et de mobilité de la main-d'oeuvre, la Société de développement économique de Drummondville (SDED) a créé l'an dernier un poste de commissaire à l'emploi et à l'immigration.

Le travail d'Alex Bussière, commissaire, consiste avant tout à appuyer les entreprises de Drummondville à recruter de la main-d'oeuvre provenant de l'extérieur de la région, donc d'ailleurs au Canada et de l'étranger.

Mais M. Bussière et son équipe voient également à offrir un service d'accueil aux candidats retenus et à accompagner les dirigeants d'entreprises étrangères venant s'établir dans la MRC de Drummond.

Le commissaire intervient par conséquent auprès des instances gouvernementales (dont le ministère de l'Immigration) et des ambassades pour faciliter l'obtention des permis de travail et favoriser l'afflux de travailleurs spécialisés dans la MRC de Drummond.

À l'origine, dit M. Bussière, l'objectif était de recruter du personnel hautement qualifié. «Mais nous avons changé notre stratégie en cours de route. Nous nous intéressons aussi à la main-d'oeuvre stratégique, c'est-à-dire celle qui peut poser problème si elle vient à manquer par exemple des soudeurs», dit-il.

Sur le plan international, le commissaire s'intéresse surtout à la France et à la Belgique pour des raisons évidentes de langue, mais aussi de par la reconnaissance des compétences de divers ordres professionnels québécois. Une mission de recrutement France et Belgique aura d'ailleurs lieu du 16 au 20 novembre à Paris (pour une troisième fois en un an) et à Bruxelles (pour une deuxième fois). 11 entreprises de la MRC de Drummond y sont déjà inscrites.

Depuis un an, cinq travailleurs français (un chimiste dans le secteur des cosmétiques; un ingénieur acoustique, un soudeur, etc.) sont venus s'établir dans le secteur de Drummondville. Alex Bussière dit traiter actuellement une trentaine de dossiers. L'objectif à court terme est de 50 dossiers.

Par ailleurs, le nouveau service mis sur pied par la SDED travaille également avec les comités de reclassement situés dans d'autres régions du Québec. Alex Bussière s'implique autant dans les petits dossiers (trouver un logement à un jeune de Montréal qui vient s'établir à Drummondville) que dans ceux plus complexes, par exemple la prise en charge complète d'un travailleur étranger fraîchement débarqué.

Ce genre de poste est appelé à se développer dans les prochaines années, croit M. Bussière. «Les ressources humaines sont l'un des plus gros défis qu'il faudra relever. Maintenant, ce sont les candidats qui choisissent leur emploi et non plus le contraire», dit-il.

Un CFER de 4 millions

Depuis quelques mois, Drummondville est dotée du plus important et du plus «vert» Centre de formation en recyclage (CFER) au Québec. Un investissement de 4 millions.

Inauguré officiellement le 8 septembre dernier, ce nouveau CFER est le fruit du travail en tandem de la Commission scolaire des Chênes et de Waste Management (WM), propriétaire du terrain où a été construit le bâtiment certifié LEED (Leaderhsip in Energy and Environmental Design), une norme en matière de construction écologique.

Waste Management a gracieusement fourni le terrain, lequel se trouve le long du boulevard Saint-Joseph, en bordure de son lieu d'enfouissement. L'entreprise s'est également engagée à financer la construction du bâtiment. Il va de soi que la commission scolaire devra verser un loyer à WM.

Le Québec compte une vingtaine de CFER, dont la formule éducative, pour paraphraser l'organisme, «se veut une alternative pour les élèves ayant des difficultés et qui veulent obtenir un diplôme de qualifications». Autrement dit, il s'agit là d'une initiative pour contrer le décrochage.

Avec plus de 140 élèves et 10 enseignants, le CFER de Drummondville est le plus important de la Belle Province. L'activité principale du site est le tri et la récupération de matériel informatique. Le CFER prévoit d'ailleurs traiter cette année plus de 180 000 kg de matériel informatique, soit l'équivalent d'une dizaine de camions semi-remorques.

En planifiant la construction du bâtiment, Waste Management a voulu respecter les critères de la norme LEED. Le positionnement du bâtiment, sa forme, son aménagement, le type de matériaux utilisés, tout a été pris en considération pour rendre l'endroit encore plus performant. Aussi, il s'agit du premier CFER à être alimenté par une énergie alternative. En effet, les biogaz que Waste Management récupère à son lieu d'enfouissement chauffent le CFER.

Un deuxième incubateur industriel

La construction de la phase II de l'incubateur industriel de Drummondville tire à sa fin. Grâce à un investissement de 1,5 million, la Société de développement économique de Drummondville (SDED) possède dorénavant un deuxième incubateur, cette fois-ci de 14 000 pieds carrés.

L'endroit pourra accueillir sept nouvelles entreprises, lesquelles profiteront du soutien technique des gens de la SDED, diminuant ainsi les nombreux risques associés au démarrage d'une PME. À la fin de 2010, la SDED sera en mesure d'offrir pas moins de 24 locaux d'incubation.

Par ailleurs, 10 nouvelles entreprises ont emménagé dans l'incubateur industriel déjà existant, celui qui a vu le jour il y a une dizaine d'années. Il s'agit de Simab Québec, l'Association des professionnels du dépannage du Québec, Adrénaline Productions, Rocart Logistique, Ecoloxia Groupe Environnemental, Thorens Solutions, ProduitSon, Edge découpe numérique, Multi-Services Proprio, de même que IPM Canada.