Nochane Rousseau, associé chez PwC au Québec et leader du secteur minier, note que la situation de plusieurs producteurs miniers québécois est précaire, mais atténuée quelque peu par le taux de change favorable avec le dollar américain, la baisse du prix du pétrole et des coûts de transport maritime et autres.

« Les dépenses d'investissement sont en forte baisse, notamment en exploration. Cela risque d'avoir des impacts négatifs sur le nombre de nouvelles mines », a dit M. Rousseau à La Presse.

Quant aux redevances, M. Rousseau est d'avis que la stabilité réglementaire retrouvée plaît aux producteurs, mais soutient que ce régime basé sur la valeur de la production brute désavantage les juridictions comme le Québec.

Depuis novembre 2015, Québec publie le volume de métal produit, le montant des ventes brutes et les redevances payées par chacune des mines. Les mines non rentables doivent payer une redevance minimale de 1 à 4 % des ventes, tandis que les autres doivent acquitter un impôt sur bénéfices miniers de 16 à 28 % selon la marge bénéficiaire, si le montant dépasse la redevance minimale.

DES MINES RENTABLES

NIOBEC

Propriété d'un consortium dirigé par Magris Resources. En 2014, cette mine a vendu pour 123 millions US de niobium et a payé 6,9 millions US de redevances au Québec, soit environ 5,6 % des ventes.

RAGLAN

En 2014, la société propriété de Glencore a payé 38,3 millions US de redevances sur des ventes de nickel, de cuivre et de platine de 524 millions US, soit 7,3 %. Ses frais d'exploitation au comptant en 2016 sont de l'ordre de 2,95 $US la livre (ensemble des exploitations canadiennes), comparativement au cours actuel du nickel de 3,85 $US la livre.

LAC-DES-ÎLES

Propriété d'Imerys Graphite & Carbone Canada, cette mine est probablement la plus rentable du Québec, ayant versé 1,53 million de dollars en redevances au gouvernement en 2014 sur un chiffre d'affaires de 8,4 millions (18 %). Les mines dont la marge bénéficiaire dépasse 50 % doivent payer 28 % du profit minier en redevances.

MONT-WRIGHT

Cette mine de fer propriété d'ArcelorMittal Canada n'a versé à peu près que la redevance minimale, soit 25,8 millions, sur un chiffre d'affaires de 708 millions, signe de la faible rentabilité de l'exploitation. La société possède des installations de bouletage, ce qui réduit le montant soumis aux redevances.

LAC LETONDAL

Cette mine de mica d'Imerys Myca Suzorite a payé 1,1 million en redevances sur un chiffre d'affaires de 11,3 millions, soit 9,7 %.

photo fournie par Magris Resources

La mine Niobec

Photo fournie par Glencore

La mine Raglan