Après l'Europe et les Émirats arabes unis, le fabricant de cloisons mobiles Moderco, de Boucherville, prépare depuis des mois son entrée sur le marché brésilien des édifices publics. Le partenariat est difficile à négocier, mais les efforts pourraient être fort fructueux, croit Jean-Martin Roy, vice-président aux finances et aux ventes.

« Cela fait six mois qu'on travaille avec un licencié potentiel au Brésil, mais c'est un peu compliqué. Beaucoup de gens ici parlent espagnol, mais aucun ne parle portugais. Il faut donc embaucher un traducteur, car notre partenaire ne parle ni anglais ni français », raconte M. Roy.

Même si le Brésil est en proie à une crise politique et économique depuis mars 2014, ce pays de 205 millions d'habitants demeure un marché lucratif pour les fabricants. « L'un des deux plus gros joueurs mondiaux possède là-bas une usine pour desservir non seulement le Brésil, mais également l'Argentine et d'autres pays sud-américains. Cela donne une idée de la grosseur du marché », illustre M. Roy.

Fondé en 1984, Moderco fabrique des cloisons mobiles, des portes-accordéons et des divisions de gymnase. Ses produits sont populaires dans les écoles, les universités, les hôtels, les centres de congrès, les restaurants et les immeubles de bureaux au Canada, aux États-Unis et en Amérique du Sud.

« On commence à faire affaire en Europe et aux Émirats arabes, mais c'est compliqué. C'est un problème de traverser l'Atlantique avec des cloisons dans un bateau, et les expédier par avion coûte trop cher. Et comme il y a des manufacturiers en Europe, il faut donc un produit qui sort de l'ordinaire. »

Pour réduire ses coûts, Moderco songe à répéter en Europe le modèle utilisé en Amérique du Sud. « On a développé des usines d'assemblage au Chili, en Argentine et au Mexique. On vend les cloisons en pièces détachées à nos licenciés là-bas et eux, ils achètent le gypse, l'acier pour faire l'assemblage localement. Cela permet de réduire le coût de transport et le temps de livraison. »

INNOVATION ET FLEXIBILITÉ

Troisième en importance en Amérique du Nord, Moderco compte sur l'innovation pour accroître ses parts de marché. Son service de recherche et développement emploie deux ingénieurs et cinq techniciens. Cela lui a permis, au début des années 2000, d'introduire sur le marché des cloisons mobiles en verre aujourd'hui très populaires.

« Les autres compagnies nous ont copiés là-dessus. Ce fut long à commercialiser, mais elles font aujourd'hui fureur. Des cloisons acoustiques qui laissent passer la lumière du jour, c'est très demandé depuis l'avènement des normes LEED d'économie d'énergie. »

La flexibilité de production constitue un grand avantage concurrentiel pour Moderco. « On n'est pas petits, mais pas trop gros. On peut ainsi concevoir des produits sur mesure si un client veut quelque chose de différent », affirme M. Roy.

Par exemple, raconte-t-il, un musée d'art de Calgary a commandé des panneaux mobiles d'une hauteur de 16 pi et d'une largeur de 25 pi sur lesquels il pourrait exposer des toiles. « C'est le genre de chose que nous fabriquons et que les autres ne font pas. »

PHOTO Martin Chamberland, LA PRESSE-Montreal, Quebec---Portrait economique de Longueuil : Stephan Julien, Vice-president de Moderco. Contexte : Moderco fabrique des cloisons mobiles pour les hotels, les centres de congres et les grandes institutions publiques.----MARDI 30 AOUT 2016----portfolio # 837 751