Sans faire de bruit, une petite PME technologique de Saint-Bruno-de-Montarville est devenue l'un des importants fabricants de senseurs pour les grands industriels de la planète.

« Nous sommes les seuls au monde à recourir à la technologie au rayon laser », souligne fièrement François Nadeau, 60 ans, président fondateur de la firme Tecnar, qui fabrique des senseurs destinés au marché international.

Il aime à rappeler que son entreprise a conçu et produit « pas moins d'un millier » de ces capteurs permettant de contrôler les procédés industriels. La valeur d'un senseur peut atteindre 1 million de dollars.

« La taille de ces instruments peut varier considérablement en fonction des besoins des clients, précise-t-il. Parfois, le senseur ne sera pas plus gros qu'un porte-documents, mais parfois, aussi, on livrera des senseurs de la taille de cinq frigos qui vont se retrouver dans une grande pièce. »

COMPLEXE

Le physicien, qui a amorcé sa carrière au Centre national de recherches du Canada (CNRC), ne cache pas que ses clients - dans l'aérospatiale, l'industrie de l'acier et de la construction industrielle - ont des besoins de plus en plus pointus.

« On nous demande constamment d'être les meilleurs dans ce que nous savons faire, fait-il valoir. Nous savons aussi que le tissu industriel mondial est de plus en plus complexe et archispécialisé. Nous sommes des joueurs actifs au sein de cette économie du XXIe siècle. »

Il parle ainsi du « modèle d'affaires » de Tecnar permettant de livrer des senseurs sur mesure pour faciliter le contrôle des procédés industriels.

« À titre d'exemple, un client comme Pratt & Whitney pourrait nous demander de lui livrer un capteur pour faciliter la production d'une turbine. » - François Nadeau, président fondateur de Tecnar

« Sur un gros chantier de construction industrielle, ajoute-t-il, on livrera un autre type de senseur à la demande d'un client qui voudra s'assurer que le tube en acier, en production, sera de la bonne épaisseur et du bon diamètre. C'est complexe et ça demande des compétences. »

SUR QUATRE CONTINENTS

Compte tenu des enjeux de production, François Nadeau voyage à travers le monde pour aller rencontrer ses clients dans plus de 35 pays sur quatre continents, mais pas en Afrique.

L'entreprise qu'il a créée en 1990 - et qui compte 40 employés - est en phase de croissance.

« Nous sommes en mouvement », relève le dynamique président.

Ce « mouvement » ne risque pas d'être ralenti par la vente de l'entreprise à un concurrent, bien qu'il admette recevoir des offres « pratiquement toutes les semaines ».

« Mais c'est clair, insiste-t-il. Nous ne sommes pas à vendre, bien au contraire. »

PASSER LE RELAIS

À preuve : le président vient de passer le relais à son fils Alexandre, 37 ans. Il assure que la transition se fait dans l'harmonie.

« Il a une vision dynamique axée davantage sur les ventes et le marketing, constate son père. Il ne se contente pas de rester assis sur sa chaise ! Il aime être dans l'action et ça augure bien pour la suite des choses. »

HORS QUÉBEC

Par ailleurs, compte tenu du mandat de l'entreprise qui intervient auprès de gros acteurs sur la scène internationale, François Nadeau convient que le Québec pèse très peu dans la balance, en ce qui a trait au chiffre d'affaires.

« Il y a bien sûr Pratt & Whitney au Québec, mais nous sommes plutôt actifs là où il y a des forêts de grues, là où il se fait beaucoup de constructions industrielles, des raffineries, des centrales nucléaires, par exemple. »