La Stratégie maritime du Québec a été fort bien accueillie dans cette région qui s'étend sur plus de 300 km le long de la rive sud du Saint-Laurent. Les entrepreneurs Jean Pouliot et Maryse Rancourt témoignent aussi de la qualité de vie et du dynamisme entrepreneurial qui l'animent, mais également des enjeux de recrutement.

En chiffres

Bas-Saint-Laurent

-Population active : 95 600 (janvier 2016)

-Taux de chômage : 8,3 % (janvier 2016)

-Revenu disponible par habitant : 23 317 $ (2014)

Québec

-Population active : 4 444 700 (janvier 2016)

-Taux de chômage : 7,6 % (janvier 2016)

-Revenu disponible par habitant : 26 046 $ (2014)

Qualité de vie

Jean Pouliot

Âge : 56 ans

Profession : président de Produits métalliques PMI

Dans la région depuis : 56 ans

« C'est une grande petite ville qui offre une excellente qualité de vie », s'enthousiasme le Rimouskois d'origine Jean Pouliot, qui dirige cette entreprise spécialisée dans la conception et la fabrication d'ouvrages structurels métalliques sur mesure. À preuve : il y a tous les services gouvernementaux, une superbe salle de spectacle et d'importants instituts liés à l'industrie maritime, dit-il. Sans oublier « la mer qu'on peut voir tous les jours, le parc du Bic et la ZEC Bas-Saint-Laurent », ajoute cet amant de la nature et chasseur. Voilà sans doute pourquoi « de plus en plus de jeunes décident de rester dans la région pour se lancer en affaires », dit M. Pouliot qui agit d'ailleurs comme mentor auprès d'entrepreneurs en herbe. Il cite en guise d'exemple le récent lancement de la Distillerie du Saint-Laurent, qui produit du gin. Mais le vieillissement de la population entraîne des enjeux de main-d'oeuvre. « Les entreprises doivent redoubler d'efforts pour retenir ou attirer des employés », dit-il, en précisant que PMI s'est justement dotée d'un directeur des ressources humaines en 2008 pour remédier à la situation.

Photo fournie par Réal Bérubé

Jean Pouliot, président de Produits métalliques PMI.

Entrepreneuriat

Maryse Rancourt

Âge : 58 ans

Profession : Propriétaire et directrice générale de Tactic Design

Dans la région depuis : plus de 30 ans

La région de Rivière-du-Loup se caractérise par son « grand dynamisme entrepreneurial et son désir de prendre son économie en main. Des gens qui perdent leur emploi n'hésitent pas à se lancer en affaires », constate Maryse Rancourt, qui dirige Tactic Design, agence de graphistes implantée dans cette ville depuis 1985 qui conçoit des campagnes publicitaires et des sites internet. La diversification de son tissu manufacturier, la présence grandissante d'entreprises de service et de commerces expliquent d'ailleurs la bonne tenue de l'économie ces dernières années, estime celle qui a été vice-présidente de la Chambre de commerce de Rivière-du-Loup et s'est aussi impliquée auprès de l'organisme Femmessor Bas-Saint-Laurent. D'ailleurs, « les femmes devraient davantage relever le défi entrepreneurial puisque c'est par elles que passera le développement économique de la région dans les années à venir ». Elle note aussi que les commerçants tardent à prendre le virage du commerce en ligne.

Maryse Rancourt, propriétaire et directrice générale de l’agence de graphistes Tactic Design, à Rivière-du-Loup. Photo fournie par Tactic Design

Forces

La région entend profiter de la Stratégie maritime du Québec qui vise à mettre en valeur le potentiel économique et touristique du fleuve Saint-Laurent. « Notre statut de Technopole maritime nous permet d'envisager d'importantes retombées économiques », estime Martin Beaulieu, directeur général de la Société de promotion économique de Rimouski (SOPER). La ville regroupe une grande concentration d'écoles, instituts et laboratoires consacrés aux sciences et techniques maritimes, comme l'Institut maritime du Québec, l'Institut des sciences de la mer et le Centre de recherche en biotechnologies marines. La région de Rivière-du-Loup offre aussi des « occasions de développement en lien avec le secteur maritime », note Marie-Josée Huot, directrice générale du Centre local de développement (CLD) de la région de Rivière-du-Loup, en soulignant notamment la présence du port en eaux profondes de Gros-Cacouna. Une zone industrialo-portuaire serait également mise en place à Matane. Entre-temps, la région mise sur son essor entrepreneurial. Rivière-du-Loup, qui a enregistré un gain de 224 emplois manufacturiers en 2015, figure à nouveau au premier rang des villes québécoises les plus entrepreneuriales, tandis que Rimouski occupe le sixième rang.

Défis

La région de Rimouski s'affiche depuis longtemps comme une Technopole maritime. Mais cette longue expertise « est encore trop méconnue au Québec, mais aussi ailleurs au pays ou à l'étranger. Il faut en parler davantage, tisser encore plus de liens avec des entreprises et d'autres centres de recherche », indique Martin Beaulieu. La tenue à Rimouski de l'édition 2017 de la Convention d'affaires BioMarine, une plateforme internationale d'investissement consacrée aux bioressources marines qui aura lieu à Oslo en 2016, est un pas dans cette direction. Du côté de Rivière-du-Loup, on attend le sort qui sera réservé au port de Gros-Cacouna, dont l'emplacement avait été choisi par TransCanada pour son projet de port pétrolier d'Énergie Est, et qui est à vendre par Ottawa. « La ville n'a pas les moyens d'acheter les infrastructures », indique Marie-Josée Huot, en précisant que l'avenir du port influencera le développement de la région.

En bref

-Grands employeurs 

Telus Québec : 1400 employés

Premier Tech : 963 employés

Viandes du Breton : 550 employés

Aliments Asta : 500 employés

Groupe coopératif Dynaco : 500 employés

-Parcs industriels : 19 

-Répartition de l'emploi

Enseignement, santé et assistance sociale : 24,3 %

Commerce : 16,1 %

Fabrication : 13,4 %

-Sièges sociaux

Telus Québec, Rimouski

Premier Tech, Rivière-du-Loup

Viandes du Breton, Rivière-du-Loup