Quatre entreprises du Saguenay ont participé à une mission commerciale d'AluQuébec et d'ExportQuébec en Inde, le mois dernier, en vue de développer leurs relations commerciales avec les donneurs d'ordres locaux. C'est que l'Inde, qui s'apprête à dépasser le Québec, est un des pays disposant du plus fort potentiel de croissance des capacités de production d'aluminium.

Consolidation pour STAS

L'entreprise STAS connaît bien l'Inde. La PME de 160 employés, spécialisée dans les équipements de haute technologie pour l'électrolyse et la fonderie, fournit les alumineries locales depuis 10 ans, comme dans une quarantaine d'autres pays. « Plus de 90 % de nos marchés sont à l'extérieur du Canada », précise Dominic Vézina, responsable, marketing et communications, chez STAS. Mais l'Inde occupe une place à part. « Il est plus facile de faire des affaires en Inde qu'en Chine, mais tout est toujours plus long en raison du grand nombre de niveaux décisionnels », souligne M. Vézina. Aujourd'hui, STAS récolte les fruits de 10 ans de contacts sur place. « Mais nous devons toujours consolider les relations et nous tenir à jour », explique-t-il, en soulignant les possibilités qui s'ouvrent avec plusieurs projets d'expansion et de création d'usines à venir.

Perspectives en vue pour Mecfor

Mecfor, un fournisseur d'équipements pour alumineries, est rentré d'Inde avec une bonne nouvelle. Nalco, un des plus grands acteurs sur le marché indien, s'apprête à agrandir une aluminerie, dont les équipements présents utilisent une technologie que maîtrise Mecfor. L'entreprise de 85 employés réalise déjà 60 % de son activité à l'étranger. L'Inde est appelée à prendre une place grandissante dans son portefeuille d'affaires. « Après la Chine et le Moyen-Orient, c'est au tour de l'Inde de figurer comme le plus gros potentiel de croissance », explique Éloïse Harvey, présidente de Mecfor. La firme saguenéenne bénéficie des retombées de l'acquisition en 2015 de l'entreprise française Brochot, qui était bien implantée en Inde. Mecfor a pu s'appuyer sur cette présence précieuse pour parfaire sa connaissance de la culture d'affaires en Inde et pour développer ses activités sur place, se félicite Mme Harvey.

Maestria Solutions s'appuie sur l'image du Québec

La mission commerciale en Inde a été bénéfique à Maestria Solutions, une firme du Saguenay spécialisée dans les équipements électroniques de mesures pour les alumineries. « Nous avons eu la confirmation que nous avons de bonnes chances d'aller chercher de nouveaux contrats en Inde », affirme Benoit Verreault, vice-président directeur de l'entreprise d'une vingtaine d'employés, qui a constaté le fort intérêt des Indiens pour les technologies québécoises. « Ils n'ont pas de prétention de développer leurs propres technologies, explique-t-il. Ils sont prêts à investir pour acheter des équipements et pour se faire former. » Et M. Verreault souligne que les gens d'affaires en Inde sont très réceptifs au savoir-faire québécois. « Là-bas, nous sommes vus comme des spécialistes de haut niveau, dit-il. Ils sont en attente, maintenant il faut transférer cela en contrats ! »

Groupe EDS sonde le marché indien

Cela fait 10 ans que Groupe EDS exporte ses équipements de contrôle des procédés en Inde. Mais la PME (50 employés) de Chicoutimi n'avait guère eu l'occasion d'aller sur place à la rencontre de ses interlocuteurs. « Ce voyage me permet de mieux connaître les besoins de nos clients, leurs intervenants et aussi ce qui s'en vient pour eux », explique Benjamin Giroux, directeur technique de Groupe EDS. Il est plus facile pour l'entreprise d'avoir une rétroaction de ses clients québécois, auxquels elle vend aussi des services, que de partenaires indiens aussi loin du Québec, poursuit-il. Mais les contacts noués en Inde pourraient déboucher sur des occasions. « Quand un client se dit satisfait d'un produit, il pourrait en acheter un deuxième... dont il ignorait l'existence jusqu'à présent », résume M. Giroux.