Pour aider l'industrie canadienne de l'acier et de l'aluminium à surmonter les effets des tarifs douaniers américains dans leur secteur, les gouvernements ont bonifié son financement. Les entreprises du secteur ont-elles fait appel à ce soutien ? On fait le point.

Alors que la guerre tarifaire s'éternise entre le Canada et les États-Unis, une nouvelle aide financière a été annoncée le 11 mars dernier par le gouvernement fédéral. Par l'entremise du programme Croissance économique régionale par l'innovation (CERI), il accorde 100 millions en contributions non remboursables pour soutenir les PME du secteur de l'acier et de l'aluminium. Ottawa espère ainsi aider environ 300 entreprises. Le quart de l'enveloppe sera réservé à des projets jugés innovateurs portés par des PME québécoises.

Ce coup de pouce s'ajoute aux mesures, qui totalisent plus de 2 milliards, annoncées par Ottawa en juin dernier, alors que les États-Unis venaient d'imposer des tarifs douaniers de 25 % sur l'acier et de 10 % sur l'aluminium.

Parmi elles, la Banque de développement du Canada (BDC) a alloué une enveloppe de 800 millions pour faciliter l'accès à un prêt pour les entreprises concernées. Depuis juillet 2018, la BDC a accordé par son entremise 508 prêts, pour un total de 317 millions. L'enveloppe d'Exportation et développement du Canada (EDC) vouée à ce secteur a été bonifiée à 900 millions sur deux ans, ce qui représente 300 millions en capacité supplémentaire. Depuis janvier 2018, EDC affirme avoir fourni 204 millions en financement, cautionnement et assurance à 45 entreprises de cette industrie.

Outre ces deux volets majeurs, l'aide fédérale comprend aussi 50 millions gérés par Affaires mondiales Canada pour l'exportation et la diversification des marchés, 25 millions pour étendre des accords de travail partagé et 50 millions pour aider des travailleurs dans la transition vers un nouvel emploi.

Des demandes ?

Quant au gouvernement du Québec, il a réagi rapidement après l'imposition des tarifs douaniers en lançant en juin 2018 un programme Essor pour les entreprises du secteur de l'acier et de l'aluminium ; 90 millions en prêts et garanties de prêts sont offerts par son entremise. Le ministère de l'Économie et de l'Innovation signale n'avoir reçu que trois demandes pour ce programme, dont deux ont été retirées depuis par les entreprises. Une seule demande est en cours d'analyse chez Investissement Québec pour une PME qui a déjà reçu une contribution préliminaire de 469 000 $ en prêt. Cette enveloppe s'intègre à un plan de 863 millions de dollars, annoncé par le gouvernement du Québec en août dernier, qui offre d'autres mesures de soutien, notamment des crédits d'impôt, pour les entreprises de l'ensemble des secteurs touchés par des mesures protectionnistes américaines.