Automne 2013. Aerolia débarque en Amérique du Nord et annonce qu'elle installe son quartier général à Mirabel. L'entreprise française devient ainsi le plus important acteur au Québec en matière d'aérostructure, secteur d'activité lié à la conception et à la fabrication de structures d'avions. Marc Bourret, directeur de l'unité de production de la filiale canadienne d'Aerolia, répond aux questions de La Presse.

Q - Lors de votre arrivée au Québec, les promesses étaient nombreuses, dont celle de créer plus de 150 emplois. Où en est-on aujourd'hui?



R - Nous avons pris possession de l'usine de Mirabel en février. Nous avons signé un bail de 15 ans avec Aéroports de Montréal (ADM) qui en reste le propriétaire. À l'heure actuelle, nous comptons 100 employés et nous continuons à embaucher; nous devrions atteindre nos objectifs. L'usine de Mirabel sert essentiellement à la conception et à la fabrication de pièces destinées au Global 7000 et au Global 8000 de Bombardier. [Les deux biréacteurs devraient respectivement entrer en services en 2016 et en 2017.]



Q - Pensez-vous travailler sur le programme CSeries de Bombardier?




R -
Pas pour le moment.



Q - Y a-t-il d'autres partenariats en vue qui pourraient bénéficier à l'usine de Mirabel?



R - Nous sommes venus ici pour nous rapprocher de certains clients. Il faut comprendre que plus ou moins 70% du marché de l'aérostructure est dominé par les quatre grands: Boeing, Airbus, Embraer et Bombardier. Notre but est d'avoir des ententes avec tous ces donneurs d'ordres. Nous travaillons déjà avec trois d'entre eux; il ne manque que Boeing. Nous voulons également élargir notre gamme de services, car jusqu'à présent, nous travaillons essentiellement sur les tronçons. Nous aimerions pouvoir travailler sur d'autres structures comme les ailes ou les parties arrière des appareils. Pour notre développement, il s'agit là de la suite logique.



Q - Au cours des 5 dernières années, votre croissance mondiale a frôlé les 70%, faisant passer votre chiffre d'affaires de 926 millions à 1,5 milliard. La diversification de vos partenaires y est-elle pour quelque chose?



R - Tout d'abord, Airbus est le client historique d'Aerolia. Nous avons travaillé à la conception et à la production des pointes et fuselages de plusieurs de ses modèles: A319, A380, A330 Freighter, A400 M, A350 XWB et A320 Neo. Mais effectivement, depuis cinq ans, nous avons établi des ententes avec d'autres grands noms de l'aéronautique. Nous sommes devenus partenaires de Bombardier en 2011 et d'Embraer en 2013, pour qui nous produisons maintenant des panneaux de fuselage de son programme militaire KC 390.



Q - À court ou à moyen terme, planifiez-vous l'ouverture d'autres usines en Amérique du Nord?



R - Nous étudierons où nous pourrions éventuellement nous installer en fonction de nos clients. Notre développement se fait toujours en fonction des sites existants, soit Aerolia France, Aerolia Tunisie et maintenant Aerolia Canada.