Développement économique Canada (DEC) a récemment annoncé le renouvellement du financement du centre collégial de transfert de technologie (CCTT) Nergica. L’organisme à but non lucratif gaspésien utilisera la somme de 3,5 millions de dollars pour poursuivre ses activités de recherche et de développement dans les filières éolienne et solaire.

L’allocation fédérale de DEC sera séparée en deux grands morceaux. D’abord, 3 millions seront consacrés sur trois ans à l’amélioration de la capacité d’innovation des entreprises et à la mise en place d’une structure du réseau de la grappe industrielle de l’énergie éolienne. Puis, 525 000 $ seront injectés sur deux ans pour développer, structurer et soutenir l’innovation dans la filière de l’énergie solaire photovoltaïque.

Une « assise financière »

« Il s’agit d’un renouvellement du soutien au fonctionnement. Ce n’est pas associé spécifiquement à un projet, mais ça permet à notre organisation d’avoir une certaine fondation, une assise financière », illustre Frédéric Côté, directeur général de Nergica, en entrevue avec La Presse.

Associé au cégep de la Gaspésie et des Îles, le CCTT, lui-même établi à Gaspé, est le seul centre de recherche qui possède un parc éolien en climat froid et en terrain complexe en Amérique du Nord.

PHOTO KEVIN CORNEC, FOURNIE PAR NERGICA

Frédéric Côté, directeur général de Nergica

« On travaille à la fois avec trois grandes familles de clients : les producteurs d’énergies renouvelables – les exploitants de parcs éoliens ou solaires – pour optimiser leur production en climat froid ; les innovateurs, des entreprises qui développent des produits technologiques comme des capteurs ou des logiciels ; et les troisièmes utilisateurs, ce sont les entreprises qui veulent réduire leur empreinte carbone, mais qui n’ont pas les énergies renouvelables comme premier domaine et qui veulent voir la faisabilité de leur projet », affirme M. Côté.

Le soutien au fonctionnement est associé à des facteurs de performance. On le reçoit depuis plusieurs années, donc c’est une marque de confiance. C’est une preuve que l’organisation livre la marchandise et répond aux attentes, donc on est très fiers.

Frédéric Côté, directeur général de Nergica

Rôle d’accompagnateur

Au sein de l’écosystème des énergies renouvelables, Nergica se veut un accompagnateur à l’innovation et à la croissance. Ses services sont payants, mais des subventions gouvernementales sont offertes pour en bénéficier.

Le centre offre un appui aux entreprises par l’entremise d’un accès à ses infrastructures de recherche, ou par le don d’expertise (par exemple, en ingénierie, en physique de l’atmosphère, en sciences naturelles ou en informatique). Il organise aussi des évènements thématiques et des rencontres d’affaires.

« L’été dernier, par exemple, nous avons publié un livre blanc sur l’énergie éolienne extracôtière [en mer] au Canada. En ce moment, il n’y en a pas. Et nous avons fait la même chose avant sur le solaire au Québec. »

Globalement, la moitié de son travail se fait avec des collectivités, un tiers avec le secteur des biens et services, et le sixième restant en collaboration avec les producteurs d’énergies vertes.

Questionné sur sa vision de la transition énergétique, Frédéric Côté affirme avoir besoin d’un effort collectif qui impliquera les territoires.

« Ça va prendre de plus en plus d’importance d’impliquer les communautés d’accueil dans les projets éoliens, solaires ou de biomasse, estime-t-il. On doit s’assurer d’avoir une planification intégrée et des processus réglementaires articulés autour des projets. »

« On veut augmenter le nombre d’entreprises avec lesquelles on travaille, avec un accent particulier sur la PME manufacturière, projette-t-il. Quand on voit les besoins devant nous, on voit beaucoup de demandes et beaucoup d’occasions. Il va certainement et stratégiquement y avoir des occasions pour des entreprises québécoises de s’impliquer. »