Le port de Trois-Rivières fait face à un besoin urgent d’augmenter ses capacités, alors qu’il connaît un niveau record d’activités. N’ayant pu lancer à temps la construction du quai 21, l’administration portuaire devance la reconstruction des quais 16 et 17, qui doivent être carboneutres.

L’année 2022 a battu tous les records d’activité au port de Trois-Rivières, qui a accueilli 242 navires et manutentionné 4,3 millions de tonnes métriques de marchandises. « Nous avons même dû refuser au moins 750 000 tonnes, car des navires voulaient transiter, mais nous ne disposions pas des capacités de manutention », affirme Gaétan Boivin, PDG de l’administration portuaire, qui précise que l’activité demeure soutenue en 2023.

Pour soutenir son développement et élargir ses capacités, le port trifluvien est prêt à miser 140 millions de dollars sur la construction du quai 21. Cette infrastructure offrant 716 m de quai doit s’étendre sur près de 100 000 m⁠2, permettant d’accroître de près de 50 % la capacité du port.

Deux quais reconstruits

Mais le projet de quai 21 prend du retard. « Les études environnementales sont plus complexes et longues que prévu », explique Gaétan Boivin. C’est que l’agrandissement du port augmenterait de façon importante la circulation de véhicules lourds, tout en ayant des impacts sur le milieu naturel. S’il espère que les études environnementales seront terminées dans un an, le PDG n’entend pas attendre pour augmenter les capacités de manutention.

C’est pourquoi le Port de Trois-Rivières a devancé la reconstruction des quais 16 et 17, vieux de près d’un siècle. L’administration portuaire ira en appel d’offres au début de 2024 pour ce projet estimé à plus de 200 millions de dollars, dont la réalisation sera échelonnée sur trois ans.

La reconstruction des deux quais passera par leur électrification. « Nous en profitons pour réaliser de gros gains en réduction des émissions de gaz à effet de serre, avec des équipements moins énergivores », se félicite le PDG du Port de Trois-Rivières. C’est que le Port s’est engagé à atteindre la carboneutralité en 2050, en réduisant de 2 % par année ses émissions de gaz à effet de serre d’ici 2030, puis de 5 % par année ensuite.

Durant ce chantier, le port devra maintenir sa capacité de transit, notamment pour desservir l’aluminerie Alcoa de Deschambault et la livraison de grains. Parallèlement, le port trifluvien ne relâche pas ses efforts sur le projet du quai 21, car la reconstruction des quais 16 et 17 ne suffira pas.

 Dans les prochaines années, la croissance suivra l’augmentation de la population. Notre rôle est de nous assurer que nous disposons de l’infrastructure nécessaire pour assurer un commerce adéquat.

Gaétan Boivin, PDG du Port de Trois-Rivières

Les projets de développement du port ne s’arrêtent pas à la construction et à la reconstruction de quais. « Nous travaillons sur plus d’une soixantaine de projets de recherche visant à améliorer la productivité dans le port », souligne Gaétan Boivin. Ces projets sont menés avec des universités, le centre de recherche Innovation Maritime ou encore Transports Canada.

L’administration portuaire souhaite créer un jumeau numérique du port. Avec un tel outil représentant les activités de façon virtuelle, « nous pourrions réaliser des simulations pour identifier les projets porteurs, par exemple pour trouver les trajets de véhicules les plus intéressants sans augmenter les émissions de gaz à effet de serre », illustre Gaétan Boivin.

En savoir plus
  • 80 %
    Proportion du trafic du port de Trois-Rivières qui dessert un rayon de 200 kilomètres autour du port
    source : Port de Trois-Rivières