La décarbonation de l’industrie aérospatiale avance dans tous les domaines, des moteurs au carburant en passant par l’aérodynamisme et l’allègement des structures. Comme au Québec, partout dans le monde, les innovations s’enchaînent pour atteindre l’objectif commun de permettre aux passagers de voler dans des aéronefs décarbonés en 2050. Gros plan sur quatre d’entre elles.

Les ailes à hauban de la NASA

L’agence spatiale américaine, la NASA, teste un nouveau type d’aile d’avion, en partenariat avec Boeing. Cette aile est bien plus longue que la moyenne. C’est que plus l’aile est longue, moins l’avion tend à consommer. En raison de sa longueur, l’aile est maintenue par des haubans. Cette conception doit contribuer à réduire de 30 % la consommation et les émissions de carbone. La NASA et Boeing entendent appliquer cette aile sur leur futur prototype, censé préfigurer les avions qui voleront dans les années 2030 et permettre à l’industrie aérospatiale américaine d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2050.

PHOTO FOURNIE PAR SAFRAN

Train d’atterrissage de Safran sur un banc d’essai

Des trains d’atterrissage électrifiés

L’entreprise française Safran a réussi à électrifier le fonctionnement d’un train d’atterrissage. Habituellement, les trains d’atterrissage sont alimentés en énergie par le circuit hydraulique de l’avion. Mais cela nécessite tout un réseau de conduites à la fois complexe, volumineux et lourd. L’innovation de Safran prévoit qu’une pompe électrique génère de l’énergie hydraulique localement pour alimenter l’orientation des roues, ainsi que l’extension et la rétractation du train avant. Cette innovation permet de disposer d’une puissance hydraulique, nécessaire pour actionner le train d’atterrissage, sans s’encombrer du circuit de conduites. Et elle participe à la course à l’allègement des aéronefs, précieuse pour économiser du carburant.

PHOTO FOURNIE PAR L’AÉROPORT DE SCHIPHOL

L’aéroport de Schiphol, aux Pays-Bas, vise la carboneutralité en 2030.

Décarboner les opérations aéroportuaires

L’aéroport Schiphol d’Amsterdam, aux Pays-Bas, entend apporter sa contribution à la décarbonation de l’aviation. L’aéroport néerlandais mène un essai de stockage d’énergie de longue durée qui pourrait remplacer les générateurs diesel, utilisés pour alimenter les avions au sol. D’immenses batteries conçues par la firme ESS pour éviter tout risque d’incendie ou d’explosion seront testées. En plus de réduire les émissions de carbone des opérations aéroportuaires, ces batteries participeront à améliorer la qualité de l’air pour les employés et les passagers. Schiphol vise la neutralité carbone en 2030. L’aéroport entend également être neutre en déchets à la même date.

PHOTO FOURNIE PAR ROLLS-ROYCE

Le moteur géant de Rolls-Royce est présentement à l’essai à Derby, au Royaume-Uni.

Le moteur géant de Rolls-Royce

La firme britannique Rolls-Royce réalise des essais sur sa dernière trouvaille : l’Ultra Fan. Ce prototype n’est rien de moins que le plus grand moteur d’avion au monde. Même si cela peut sembler contre-intuitif, ce moteur géant d’une envergure de 3,55 mètres doit permettre aux vols long-courriers de consommer beaucoup moins de carburant. Il offre une amélioration de 10 % comparativement au plus grand moteur en service. C’est la première fois que le motoriste britannique teste une toute nouvelle architecture de moteur. Rolls-Royce compte transférer certaines technologies développées dans ce prototype vers d’autres moteurs déjà en service, pour leur faire bénéficier d’innovations économes en carburant.