Laurie Samson a quitté sa carrière en psychoéducation pour aller travailler à la mine Lamaque d'Eldorado Gold Québec de Val-d’Or, en Abitibi-Témiscamingue. Après des années à travailler en relation d’aide auprès des tout-petits, elle participe maintenant au dynamitage, à l’évacuation des gaz, et surveille les systèmes de pompage et de ventilation.

La jeune femme de 31 ans n’occupe pas un poste traditionnel dans l’univers minier. En tant que technicienne en salle de contrôle, elle reste attentive aux nombreux écrans devant elle. « Tout est automatisé, dit-elle. Si je vois que la pompe d’un secteur a un ampérage bas, j’envoie quelqu’un la réparer. Je peux gérer le débit d’eau qui monte ou la ventilation d’une section pour protéger les gars sous terre. »

Savoir gérer son stress

Bien qu’elle ne travaille pas sous la surface, ses responsabilités ne sont pas moins importantes. « Ça demande une solide gestion du stress. Je travaille avec les superviseurs, les ingénieurs et les travailleurs sous terre. Il faut une bonne capacité de communication avec tout le monde. »

Son habileté à s’adapter à différents individus lui a longtemps servi en tant que psychoéducatrice. « J’aime profondément le contact humain et la relation d’aide, mais les conditions de travail étaient peu favorables à mon épanouissement. »

Évoluant dans deux ou trois écoles chaque jour, sans avoir plus de 20 heures par semaine, elle devait occuper un autre emploi le week-end pour avoir un salaire relativement décent.

Tout cela a changé le jour où elle a reçu une proposition de son copain, dont le travail lui demandait d’aller en région. « Dans un voyage d’affaires, on lui a parlé du manque de main-d’œuvre qui empêchait de donner un meilleur service, en précisant que les gens vont tous dans les mines, car ils font beaucoup plus d’argent. »

Mon chum a posé des questions et, à son retour, il m’a demandé si je voulais faire un DEP pour ensuite faire 100 000 $ par année.

Laurie Samson

L’offre était alléchante, mais le duo ne connaissait rien du milieu. « Nous n’avons pas grandi dans une région minière. Quand on faisait des recherches sur l’internet, on ne savait même pas quels mots-clés utiliser. »

Peu à peu, ils ont compris que le DEP en extraction minière leur convenait à merveille. « Il donne accès à pratiquement tous les métiers sous terre. Et comme nous avions des antécédents universitaires, l’idée de retourner à l’école plusieurs années ne nous intéressait pas. Ce programme de six mois était parfait. »

Grand changement

En 2020, elle a fait ses premiers pas dans son nouvel environnement. « C’est comme si j’arrivais sur une autre planète. Sous terre, tout est différent. Tout est froid et gris, mais tout est intéressant. L’accueil des gens était très positif. J’ai aussi été surprise par le grand souci de sécurité. Il n’y a pas un détail qui n’a pas été analysé. »

Quand on lui demande de visualiser son avenir, Laurie Samson se voit travailler dans le monde minier encore longtemps. « Je ne me verrais pas faire autre chose. J’aime mon emploi. Les horaires atypiques [sept jours de travail suivis de sept jours de congé] nous donnent l’impression de toujours être en congé et de voyager. Ça nous a aussi permis d’avoir plus de temps et de sentir qu’on pouvait avoir une famille. »