Au cours des dernières années, l’expression « normes ESG » a progressivement fait son apparition dans le monde des affaires. Elle continuera à gagner en importance et sera même capitale au succès que pourra connaître une entreprise, selon une spécialiste en la matière. Cinq choses à savoir.

Qu’est-ce que les normes ESG ?

L’abréviation ESG signifie « environnemental, social et de gouvernance ». Elle englobe un ensemble de normes et de bonnes pratiques qui peut bénéficier aux entreprises voulant performer tout en tenant compte des valeurs éthiques modernes dans le monde du travail. L’environnement : certes pour les émissions de gaz à effet de serre, mais aussi pour des facteurs comme la biodiversité, la gestion de l’eau, la gestion des déchets électroniques ou des matières résiduelles. La dimension sociale du terme réfère à la diversité et à l’inclusion dans les entreprises, à des enjeux de santé et de sécurité ainsi qu’à la gestion du capital humain. La gouvernance, pour compléter, traite de transparence, d’éthique des affaires et de gestion systémique.

À votre avantage

Les entreprises qui obtiennent de bons résultats ESG ont notamment « une longueur d’avance dans la rétention de la clientèle, le coût du capital et la réputation sur le marché », selon la firme PwC. « On le voit chez nos clients. Quand tu participes à des appels d’offres, c’est de plus en plus demandé. Pour grandir dans le monde des affaires dans l’avenir, ça va être important d’avoir cette vision-là », explique Caroline Gadbois, directrice principale des rapports et certifications ESG chez PwC.

Sous les projecteurs

« Qu’on le veuille ou pas, tout le monde est concerné par les sujets ESG », fait remarquer Mme Gadbois, qui affirme avoir observé une augmentation significative de l’utilisation du terme « à partir de 2020-2021 ». Le terme, avant de se répandre, a commencé à être entendu en 2018. Selon la spécialiste, le sentiment d’urgence climatique qui grandit dans plusieurs dizaines de pays depuis l’accord de Paris (2015), par exemple, explique son expansion. Aujourd’hui, les entreprises qui connaissent des problèmes constatent que leurs inconvénients sont assez souvent rattachés au respect des normes ESG, ajoute-t-elle.

Des services sont offerts

Même si on part de zéro, il y a moyen de se faire une tête et de réussir à respecter davantage les normes ESG. PwC Canada offre par exemple des plans stratégiques à ses clients, ce qui crée « de la valeur et une meilleure efficacité » pour l’entreprise. « Je sais que de l’aide existe chez Investissement Québec sur comment établir un bilan d’empreinte carbone, ajoute Caroline Gadbois. Il y a aussi les banques. La plupart ont comme mission d’aider parce qu’elles veulent diminuer leurs émissions de carbone financées. Donc, elles vont accompagner leurs clients pour les aider à se décarboner. »

Des projets sur les planches

Le 1er janvier 2024, l’International Institute for Sustainable Development mettra officiellement en place des normes ESG pouvant s’appliquer partout dans le monde. Il relèvera de chaque pays d’y adhérer ou non, chose qui est faisable pour le Canada d’ici 2025, selon Caroline Gadbois. De plus, au mois d’août prochain, la Securities and Exchange Commission – organisme fédéral qui exerce un contrôle sur les marchés financiers des États-Unis – devrait terminer un projet amorcé en 2021 « pour encadrer et rendre obligatoire pour les entreprises cotées à la Bourse de publier les informations liées au développement durable et plus précisément au climat » dans leurs rapports financiers.