Malgré la pandémie, la pénurie de main-d’œuvre et le spectre d’une récession, Norbec, une entreprise manufacturière de chambres froides et de panneaux architecturaux qui compte deux usines sur la Rive-Sud, a réussi à percer le marché américain.

En 2017, Capital régional et coopératif Desjardins (CRCD) est devenu actionnaire majoritaire de Norbec, fleuron de l’industrie de la Montérégie fondé en 1982 par Dominique Majeau et Jean-Pierre Gingras. Un nouveau président et chef de la direction, Jan Lembregts, a alors pris la tête de l’entreprise avec la volonté de mettre en œuvre une stratégie visant le marché américain.

Cinq ans plus tard, c’est pari réussi. L’entreprise québécoise qui compte des clients majeurs comme Walmart, Metro, IGA/Sobeys, Provigo/Loblaws, Tim Hortons, A & W et McDonald’s connaît une belle croissance. « Je pense qu’on a un modèle d’affaires, chez Norbec, qui est assez différent de ce qui se trouve sur le marché. On fait des choses différentes de nos compétiteurs », dit M. Lembregts.

Si la pandémie a fait mal à de nombreuses entreprises, ç’a été tout le contraire pour Norbec. Les enjeux d’approvisionnement lui ont permis de percer le vaste marché au sud de la frontière. « On a une très belle réussite sur le marché américain, ce qui est assez récent pour nous », révèle le président et chef de la direction.

Un succès indissociable de la culture d’entreprise

Expérience client, respect, collaboration, innovation. Chez Norbec, dès l’embauche, les employés sont informés des valeurs primordiales pour l’entreprise. « On parle beaucoup de nos valeurs chez Norbec. C’est vraiment vécu », dit Jan Lembregts. Celui-ci affirme néanmoins qu’avec le tiers de ses employés en télétravail trois jours par semaine, il est parfois plus difficile de nouer des liens.

PHOTO DENIS GERMAIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Jan Lembregts, président et chef de la direction chez Norbec

Depuis la pandémie, on cherche des façons pour mieux travailler avec la nouvelle réalité. Des fois on a des défis, mais on cherche des façons de bien communiquer avec nos employés, des façons de faire qui fonctionnent avec tous nos employés.

Jan Lembregts, président et chef de la direction chez Norbec

Parmi les initiatives mises de l’avant par l’entreprise : des activités de consolidation d’équipe – « récemment, on a invité tous nos employés à la cabane à sucre » – et d’autres petites attentions pour souligner la présence au bureau. « On demande beaucoup à nos gestionnaires de trouver des choses plaisantes à faire quand les gens viennent au travail, de souligner les évènements, de trouver des façons de créer des liens », dit M. Lembregts.

L’entreprise a également mis sur pied une approche qui permet à tous les employés de collaborer. « On parle des approches “Norpro”. En tout temps, on s’assure d’avoir des équipes qui travaillent ensemble pour des projets. C’est devenu un automatisme, quand on se retrouve devant des enjeux, de rassembler des équipes pour toujours voir la tendance et faire mieux », explique le président et chef de la direction.

L’actuelle pénurie de main-d’œuvre n’épargne pas Norbec. Malgré des initiatives remarquables, dont une vidéo faisant la promotion de la diversité et une prime à l’embauche pour certains postes difficiles à pourvoir, Jan Lembregts affirme que la pénurie de main-d’œuvre est l’enjeu principal. « On est capables d’attirer des gens, mais c’est de plus en plus difficile de trouver des gens qui veulent travailler de nuit dans les usines. »

L’entreprise qui a célébré son 40anniversaire en 2022 est lauréate pour la deuxième année consécutive dans le palmarès des Sociétés les mieux gérées au Canada chapeauté par Deloitte.

Un secret pour le succès

Au-delà de la culture d’entreprise, Jan Lembregts souligne qu’une chose est essentielle pour réussir : avoir une bonne stratégie. « On peut avoir la meilleure culture, les meilleures valeurs au monde, quand la stratégie n’est pas bonne, ça ne marche pas bien. »