Depuis sa fondation en 1971, le fabricant et distributeur de pièces d’autos Transit a connu une croissance en montagnes russes. Mais depuis que son PDG, Stéphane Guay, a sondé ses troupes et publié un « petit livre bleu » il y a quelques années, tout le monde rame dans la même direction. Si bien que de 27 millions en 2017, les revenus de l’entreprise de Lévis devraient atteindre les 100 millions l’an prochain.

Si on la compare à ses concurrents, dont Napa et autres Carquest, l’entreprise québécoise Transit n’est qu’une goutte dans l’océan milliardaire des pièces d’autos, explique Stéphane Guay. N’empêche : la PME fondée par Jacques Guay (le père de Stéphane) a grossi et se présente désormais comme le « plus important entrepôt de distribution en gros de pièces automobiles de l’est du Canada ».

Le secret de sa croissance actuelle : la direction a sondé ses employés et pris un virage numérique.

Tout en continuant à vendre ses quelque 25 000 produits (freins, suspension, filtration, produits chimiques, éclairage, essuie-glaces, etc.) à des détaillants au Québec et dans le reste du Canada, l’entreprise a ajouté les ventes en ligne à son modèle d’affaires, notamment sur Amazon.

Transit a également automatisé une partie de ses huit entrepôts (au Québec, en Ontario et dans les provinces maritimes) afin d’être reconnue pour la rapidité avec laquelle elle peut livrer ses pièces.

Un pour tous…

Mais sans l’aide de ses 135 employés, Stéphane Guay n’y serait pas parvenu, dit-il.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

Stéphane Guay, PDG de Transit

J’ai lancé un appel à tous et demandé aux employés : que faut-il changer et que faut-il améliorer pour se rendre à 100 millions de revenus ? Treize équipes ont présenté des projets. Aussi nono que ça puisse paraître, on a suivi ce plan et ça a fonctionné !

Stéphane Guay, PDG de Transit

« J’ai créé un blue book pour établir notre stratégie, précise le grand patron de Transit. C’est un peu comme une bande dessinée dans laquelle j’ai expliqué d’où on vient et où on veut aller. J’ai fait imprimer deux livres par personne ; un pour l’employé et l’autre pour son conjoint ou sa conjointe. »

Bien sûr, la communication et le sentiment d’appartenance ne sont pas les seuls éléments qui ont permis de rallier les employés et les cadres de l’entreprise. Les généreux avantages sociaux y sont pour beaucoup.

Au-delà du café gratuit pour tout le monde et de la salle d’exercice au siège social, Stéphane Guay et son équipe des ressources humaines ont mis en place des initiatives qui font l’unanimité. À commencer par un atelier de mécanique permettant aux employés de faire réparer leur voiture sur le lieu de travail.

PHOTO PASCAL RATTHÉ, COLLABORATION SPÉCIALE

La communication et le sentiment d’appartenance ne sont pas les seuls éléments qui ont permis de rallier les employés et les cadres de l’entreprise. Les généreux avantages sociaux y sont pour beaucoup.

« J’ai fait aménager un garage quand on a triplé la superficie de notre entrepôt de Lévis, dit le PDG. Nos employés achètent les pièces d’auto presque au prix coûtant et paient un taux horaire de 49 $ pour le garagiste. Il y a aussi un lave-auto (intérieur et gratuit) ouvert même les week-ends. Ça pogne fort. »

Un secret pour le succès

Dire que Stéphane Guay a à cœur le bonheur de ses employés n’est pas exagéré. « Je leur dis ‟si t’es pas heureux, je vais t’aider à trouver une job ailleurs” », clame-t-il. Et c’est ce qu’il a fait, notamment avec deux travailleurs, dont l’un rêvait d’être militaire et l’autre, opérateur de machinerie lourde. « Une entreprise, ça ne se fait pas en haut d’une tour, mais en faisant le tour de son monde », conclut l’entrepreneur, avant d’ajouter qu’il « aime aller prendre une bière » avec ses employés quand son horaire le lui permet.