Ce ne sont ni les nombreux voyages, ni les incessants chantiers de construction, ni même le décalage horaire perpétuel ou les défis de logistique qui sont les enjeux les plus importants de l’emploi de Sandrine Caissy, ingénieure au Cirque du Soleil. Le défi, c’est l’adaptation constante que cela exige.

L’ingénieure de 31 ans se promène aux quatre coins du monde pour planifier et superviser les endroits de construction de chapiteaux où sont présentées les tournées de spectacles du Cirque du Soleil.

De la Suisse à l’Australie en passant par la Corée et la Colombie, Sandrine Caissy se promène beaucoup : en 2022 seulement, elle a fait 17 voyages d’affaires. Chaque fois, elle doit faire preuve d’ouverture d’esprit et de flexibilité pour s’adapter.

« Je dois m’adapter aux normes du pays, au contexte, à la langue, aux règles environnementales en vigueur, à la météo, aux ressources disponibles, aux façons de faire », explique celle qui est diplômée en génie civil à Polytechnique Montréal.

Un exemple ? S’il y a un terrassement à faire, sur lequel le chapiteau prendra appui, la manière de couler le béton sera différente d’un endroit à l’autre. « En Amérique du Sud, il n’y a pas de bétonnière, dit Mme Caissy, le béton est fait à la main. »

Vivre avec la solitude

Puisqu’elle passe la moitié de son temps à l’étranger et l’autre, chez elle à Montréal, Sandrine Caissy a dû ajuster son mode de vie. Sa vie personnelle et ses relations avec les gens qu’elle aime deviennent une priorité la fin de semaine lorsqu’elle est au pays.

Il y a des périodes plus difficiles que d’autres. Je manque souvent les évènements spéciaux comme les fêtes, les mariages…

Sandrine Caissy, ingénieure au Cirque du Soleil

La solitude, elle connaît. Et c’est un monstre qu’il faut dompter. « Il faut apprendre à s’occuper, dit-elle, sinon, c’est juste travail, hôtel, manger, dormir... J’essaie d’en profiter, de voir un peu la ville où je me trouve, de me garder en forme aussi. »

Mme Caissy côtoie peu ses collègues de la division « opérations et logistiques » du Cirque du Soleil. « Je suis sur place avant le déménagement et le montage du chapiteau, souligne-t-elle, ensuite je pars. Je ne vois donc jamais la finalité du site, avec les tentes montées ! »

Sous pression

Les délais sont toujours serrés : il faut aimer travailler sous pression pour faire le type d’emploi qu’occupe Sandrine Caissy. « Si un pépin survient, on ne peut pas reporter la date du début du spectacle, indique l’ingénieure. Il faut travailler en équipe et trouver des solutions, rapidement. »

Les grandes qualités pour faire ce boulot, selon elle ? La diplomatie, l’ouverture, l’autonomie, la créativité... et l’élan pour sortir de sa zone de confort.

Deux autres personnes font le même type d’emploi qu’elle au sein de l’entreprise. « La pandémie a évidemment frappé fortement notre secteur, dit-elle. Les projets repartent en ce moment, avec un gros projet à Toronto, qui est un futur lieu de tournée. »

Cinq chapiteaux accueillent actuellement des spectacles du Cirque du Soleil : à Santiago, à Houston, au Texas, au Japon, à Londres et à Séville, en Espagne. En avril, le Cirque du Soleil présentera son nouveau spectacle Echo dans le Vieux-Montréal.