Les étudiants des programmes de baccalauréat en génie des mines sont prisés. Bien souvent, ils signent des contrats d’embauche avec des entreprises avant même d’avoir obtenu leur diplôme. Pour cette raison, le recrutement pour les études de cycles supérieurs est très difficile dans le domaine. Résultat ? Ce sont majoritairement des étudiants internationaux qui sont inscrits dans les programmes de maîtrise et de doctorat.

Sur les 90 étudiants dans les programmes de cycles supérieurs de l’Institut de recherche en mines et en environnement (IRME) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) et de Polytechnique Montréal, environ 90 % viennent de l’étranger.

« Il y a vraiment un grand défi dans le recrutement d’étudiantes et d’étudiants qui terminent un baccalauréat en sciences et génie au Québec pour les amener à poursuivre à la maîtrise », affirme Vincent Cloutier, professeur et directeur de l’IRME.

Cette difficulté se vit aussi à Québec.

« Nous avons près d’une trentaine d’étudiants dans nos programmes de cycles supérieurs en génie des mines et environ la moitié, si ce n’est pas une majorité, viennent de l’étranger », indique Martin Grenon, directeur du département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux de l’Université Laval.

Le défi du recrutement commence dès le premier cycle à l’Université Laval. Son baccalauréat coopératif en génie des mines et de la minéralurgie réussit à attirer de 25 à 30 étudiants par année, mais il pourrait en accueillir plus. Puis, il est difficile de les convaincre de poursuivre leurs études au cycle supérieur.

Ils réalisent trois stages en entreprise, pour un total de 12 mois, alors ils se font des contacts rapidement dans l’industrie et très souvent, vers la fin de leur troisième année ou le début de leur quatrième année d’études, ils signent leur contrat d’embauche avec un excellent salaire.

Martin Grenon, directeur du département de génie des mines, de la métallurgie et des matériaux de l’Université Laval

Les grands enjeux à creuser

L’industrie veut aussi des spécialistes diplômés des cycles supérieurs. « Les besoins au niveau des consultants en environnement sont criants, constate Vincent Cloutier. Si on retourne 15 ans en arrière, les compagnies minières n’avaient pas nécessairement de département en environnement. Elles n’avaient parfois qu’une personne, ou une petite équipe. Maintenant, avec toute la réglementation en place, elles ont besoin de grandes équipes. »

Les 16 professeurs de l’IRME et leurs étudiants aux cycles supérieurs se penchent sur différents sujets de recherche, du traitement des eaux à la restauration de sites, en passant par la végétalisation des espaces miniers, sans oublier le transport des contaminants ainsi que les minéraux critiques et stratégiques.

Martin Grenon souligne aussi qu’on retrouve dans les mines, qu’elles soient à ciel ouvert ou souterraines, une foule de questions techniques sur lesquelles se pencher. « Certaines mines en Abitibi ont plus de 3000 mètres de profondeur, ce qui représente des défis énormes de stabilité et de ventilation notamment, explique-t-il. Puis, il y a des projets dans des environnements nordiques où il faut travailler avec le pergélisol et des températures extrêmement froides. Le génie minier est moins connu que le civil, parce qu’il est moins visible, et c’est d’ailleurs l’un des défis du recrutement. Mais c’est un domaine avec des défis extraordinaires à relever. »

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  • 90 %
    C’est la proportion d’étudiants étrangers dans les programmes de cycles supérieurs à l’Institut de recherche en mines et en environnement (IRME) de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue et de Polytechnique Montréal.
    Source : IRME