Les femmes sont encore largement sous-représentées dans le secteur minier. Mais, bonne nouvelle, leur présence augmente lentement, mais sûrement. L’organisme international Women in Mining, par l’entremise de ses trois antennes québécoises, multiplie les initiatives afin d’attirer les femmes vers l’exploration, l’exploitation et la gestion de nos ressources souterraines.

Selon des chiffres recueillis en 2020 par l’Association minière du Québec (AMQ), les femmes occupaient environ 13 % des emplois directs dans le secteur minier québécois. À peine 1800 femmes sur quelque 14 000 personnes. Dans les bureaux des minières, cependant, on atteint presque la parité homme-femme.

Les femmes ont la cote

Selon Josée Méthot, PDG de l’Association minière du Québec (AMQ), les femmes sont plus que jamais dans la ligne de mire des minières québécoises. « On me rapporte que les femmes font plus attention aux équipements, elles sont plus consciencieuses, dit-elle. Les gros camions conduits par des femmes se retrouvent moins souvent en réparation, ce qui fait épargner du temps et de l’argent. Et les entreprises aiment ça. Le mot se passe. »

De son côté, Manon Rouillier, présidente des antennes de Women in Mining dans les régions de Québec et de l’Abitibi-Témiscamingue, poursuit son travail d’information et de communication. À son avis, un changement est d’ailleurs en train de s’installer. Bref, la présence des femmes est tangible. « Je n’ai jamais été aussi optimiste », dit-elle.

Mme Rouillier a, pour ainsi dire, grandi dans les mines. Son père a fondé une entreprise de forage en Abitibi-Témiscamingue. Aujourd’hui, elle dirige une boîte de communications. La cause des femmes lui tient à cœur.

PHOTO MARC ANTOINE HALLE, FOURNIE PAR WOMEN IN MINING

Manon Rouillier, présidente des antennes de Women in Mining dans les régions de Québec et de l’Abitibi-Témiscamingue

Ce que nous visons à Women in Mining, c’est l’inclusion. Oui, des femmes et des autochtones, mais l’inclusion dans son sens large. En ces temps de pénurie de main-d’œuvre, les femmes représentent un excellent bassin de travailleuses.

Manon Rouillier, présidente de Women in Mining Québec et Abitibi-Témiscamingue

Selon elle, les femmes sont bien représentées en géologie, en génie, ainsi qu’en comptabilité, en ressources humaines, etc. « Mais dans les branches opérationnelles (conductrice de machinerie lourde, mécanicienne, etc.), elles sont pour ainsi dire absentes. Et c’est en partie à cause de la perception qui laisse croire aux femmes qu’elles ne peuvent y aller. »

Car même en 2022, les stéréotypes et les clichés sur les mines demeurent tenaces. « Il y a encore de la désinformation, soutient Manon Rouillier. L’an passé, dans une école privée de Québec, les élèves ont lu un texte dans lequel le secteur minier est décrit comme difficile, où on travaille dans un trou, en solitaire, etc. Ça n’avait aucun sens ! On a contacté la maison d’édition pour faire changer cela. »

Des initiatives

Les deux antennes québécoises de Women in Mining dirigées par Manon Rouillier (il y en a une troisième à Montréal sous une autre direction) ont quelques projets dans leurs cartons.

Au début 2023, un panel réunissant des femmes travaillant dans l’industrie minière aura lieu à Québec. De jeunes travailleuses, notamment, y parleront de leur expérience. Cette activité, visant les jeunes du secondaire et du cégep, sera organisée avec le concours du cégep de Thetford Mines.

Puis, en mars 2023, une plateforme de mentorat au féminin sera inaugurée afin de créer des liens entre des jeunes et des femmes occupant des postes clés dans le secteur minier. Il sera possible de réserver sa place et d’échanger durant 20 minutes en privé avec une personne inspirante. Marjolaine Drouin, membre du conseil d’administration de WiM et surintendante générale à la mine Goldex, se prêtera au jeu, nous dit-on.

International Women in Mining (IWiM) est une organisation mondiale visant l’égalité des sexes et promouvant la voix des femmes. Elle possède des antennes aux quatre coins du monde.