L’industrie de l’évènementiel a été la première arrêtée et la dernière à redémarrer à cause de la pandémie. À l’heure de la reprise, comment cela se passe-t-il sur le terrain ? Discussion avec Paula Green, chargée de gestion d’évènements au Palais des congrès de Montréal, et Catherine Forgues, directrice adjointe, évènements, au Centre des congrès de Québec.

À quel point les activités ont-elles repris actuellement ?

Catherine Forgues : Depuis le printemps, nous sommes dans le jus ! Les gens se sont vraiment ennuyés de se rencontrer. Les clients ont besoin de faire des évènements rapidement. Tout le monde voulait s’assurer d’avoir sa date au calendrier, donc nous avons dû jouer à Tetris pour satisfaire les demandes.

Paula Green : C’est évident que nous avons vécu deux années exceptionnellement dures, mais effectivement depuis mars, ça a vraiment repris à la vitesse grand V. L’automne s’annonce fortement occupé, donc septembre, octobre, novembre et même décembre avec la COP15 qui est une belle expérience pour nous. Il n’en demeure pas moins que 2022 est une année particulière, mais dès 2023, je pense qu’on reviendra plus vers la normalité.

Quels sont les nouveaux défis ?

Paula Green : Pour nos clients et pour nos fournisseurs, le grand défi est la pénurie de main-d’œuvre : ils travaillent en équipe réduite. Le Palais est resté ouvert pendant la pandémie pour tenir différents évènements en ligne et pour installer un centre de vaccination, notamment. Nous avons donc pu garder beaucoup de personnel. Nous sommes choyés. Mais nous sommes un peu rouillés dans l’organisation de grands congrès et c’est normal. Toutefois, nous reprenons le rythme rapidement. De plus, si, normalement, les grands congrès s’organisent des années d’avance, en ce moment, nous devons y aller en accéléré parce que les décisions se sont prises plus tard que d’habitude en raison de la pandémie.

Catherine Forgues : C’est certain qu’il y a aussi actuellement les problèmes dans les aéroports, la difficulté d’avoir des visas, les prix des billets d’avion qui ont augmenté. De plus, les gens continuent d’attraper la COVID-19, alors il demeure que ce n’est pas si facile de voyager, et beaucoup de gens annulent leur présence à deux jours de l’évènement. Puis, il y a une présence virtuelle qui demeure. Donc souvent, pour les évènements internationaux, le nombre de congressistes planifié au départ est plus élevé que le nombre qui vient réellement. Mais pour les évènements canadiens et québécois, l’impact est mineur.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Catherine Forgues, directrice adjointe, évènements, au Centre des congrès de Québec

Quelles sont les nouvelles attentes des congressistes ?

Catherine Forgues : Les gens ont envie d’une vraie reprise, ils veulent refaire des évènements comme avant. Mais c’est certain que des petites choses sont restées de la pandémie. Pour l’entretien ménager par exemple, on disait avant aux équipes de faire leur travail discrètement, mais maintenant, on leur dit de se faire voir, parce que cela rassure les gens. Puis, les congrès, dans le domaine de la santé notamment, continuent à exiger le port du masque.

Paula Green : Les congressistes souhaitent revenir en présentiel, ils sont heureux de se rencontrer. Mais je pense qu’il faut penser les choses autrement, être plus créatifs. Pour que les gens se déplacent, il faut leur offrir une valeur ajoutée. La technologie est une bonne façon d’y arriver et c’est pourquoi nous travaillons avec le Lab évènementiel, qui regroupe 13 entreprises prêtes à offrir leurs services particuliers aux clients qui veulent vraiment créer un effet wow ! Comme tout est rendu plus complexe aussi, les clients ont plus que jamais besoin d’accompagnement pour organiser un évènement réussi. On est là pour ça.