Malmené comme jamais durant la pandémie de COVID-19, le Groupe Germain entrevoit enfin le retour des beaux jours. Alors que commencera très bientôt la construction de son 20e hôtel, l’entreprise met en place sa relève, tout en renforçant sa marque.

Propriétaire de 18 hôtels dans 7 des 10 provinces canadiennes – dont 7 au Québec et 5 en Ontario –, le Groupe Germain était sur une lancée avant la pandémie. Son 20e établissement hôtelier, c’est en 2020 que les cofondateurs et actuels coprésidents, Christiane Germain et son frère Jean-Yves, voulaient en entreprendre la construction.

Les travaux de leur 19e établissement (dans ce cas-ci à Calgary, où l’entreprise possède déjà deux autres hôtels) ont illico été stoppés au printemps 2020. Ils viennent à peine de reprendre. Le projet du 20e hôtel, érigé à l’aéroport d’Ottawa, a été mis en veilleuse. Sa construction devrait commencer sous peu.

Mais le véritable coup dur que le Groupe Germain a dû encaisser est la chute marquée de son taux d’occupation à cause de la pandémie. « Du jour au lendemain, on a perdu 95 % nos revenus et on a fait 1200 mises à pied. Ç’a été une pure catastrophe », confie Christiane Germain.

Relève en place

Il y a toutefois quelque chose de positif qui ressort de cette crise sanitaire, tient à souligner la femme d’affaires : la confirmation qu’une relève est en place au sein du Groupe Germain. Et, surtout, que celle-ci a su démontrer de quoi elle est capable.

Marie-Pier, la fille de Mme Germain, est vice-présidente aux ventes et au marketing, tandis qu’Hugo, le fils de Jean-Yves, est vice-président aux opérations.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Christiane Germain, cofondatrice et actuelle coprésidente du Groupe Germain

La pandémie a été bénéfique pour notre relève. Marie-Pier et Hugo ont très bien réagi. Ils ont pris plus de place. Ils ont eu de bons réflexes et ils n’ont pas paniqué. J’ai aimé ça les voir aller. Je ne sais pas si mon frère et moi aurions eu l’énergie pour passer seuls à travers la crise.

Christiane Germain, cofondatrice et actuelle coprésidente du Groupe Germain

Si les finances et l’administration du Groupe Germain sont les spécialités de Jean-Yves, tout ce qui touche aux opérations et au développement de la marque relève de sa sœur, Christiane.

Collection Hôtels Le Germain

Ainsi, depuis six ans, une collection Hôtels Le Germain (couettes, draps, oreillers, etc.) est offerte dans les magasins Simons. Nouveauté cette année, toujours chez Simons : des produits pour les arts de la table (nappes et autres accessoires). L’hôtelier québécois, qui savoure sa 20e présence en 20 ans au palmarès des sociétés les mieux gérées au Canada, vend également des vêtements d’intérieur, des matelas et même du shampoing.

Nullement intéressée par la retraite, malgré 34 années à codiriger la croissance du groupe hôtelier, Christiane Germain dit se préparer pour la suite des choses. « On reprend notre souffle et on va voir ce qui s’en vient dans les prochaines années, dit-elle. Les deux dernières années ont été difficiles. J’ai été plus préoccupée. Cela dit, on s’en va vers une belle reprise, une belle embellie. »

La clé de leur succès

« C’est un ensemble de facteurs, explique Christiane Germain, cofondatrice et coprésidente du Groupe Germain. Il faut des finances saines, ce qui est notre cas. Ensuite, notre succès repose sur une équipe. Notre grande qualité, c’est notre agilité. Il faut accepter que les choses ne bougent pas toujours aussi vite qu’on le voudrait. Ça fait 15 ans qu’on veut ouvrir un hôtel à Vancouver. Si on avait trop misé sur cette ouverture, on serait passés à côté de plusieurs autres occasions. »