L’entreprise de jeux vidéo et d’applications mobiles Triple Boris a connu une grande croissance depuis le début de la pandémie. Elle est notamment allée chercher d’importants clients aux États-Unis, ce qui aurait été difficile avant.

« Les grandes entreprises de jeux vidéo, pour lesquelles nous faisons de la sous-traitance, exigeaient auparavant que nos employés se rendent dans leurs bureaux, mais lorsque le télétravail s’est imposé, plusieurs portes se sont ouvertes pour nous », raconte Simon Dansereau, président et cofondateur de Triple Boris.

ZeniMax, entreprise de Baltimore, fait notamment partie de ses nouveaux clients. « Environ 50 % de notre travail est fait pour des gens à l’extérieur du Québec, et c’est en augmentation », ajoute-t-il. L’entreprise avait moins d’une vingtaine d’employés avant la pandémie. Elle est maintenant rendue à 42. Une dizaine de postes sont affichés en ce moment.

Le recrutement est difficile et nous avons besoin de nouveaux employés pour accepter de gros contrats. Nous revoyons d’ailleurs nos processus pour nous assurer de croître intelligemment. Par exemple, si on embauche cinq programmeurs, ils s’ajouteront à une équipe, donc cela mettra plus de pression sur le gestionnaire, alors éventuellement, il faudra embaucher un nouveau gestionnaire.

Simon Dansereau, président et cofondateur de Triple Boris

Démarrée à Varennes, Triple Boris vient d’ouvrir un bureau à Repentigny pour être présente des deux côtés du fleuve. Alors que les employés font encore beaucoup de télétravail, ils retournent au bureau à l’occasion, notamment pour des réunions d’équipe.

« Je me suis lancé à mon compte en 2014 parce que j’étais tanné d’être pris dans la circulation et comme je ne fournissais pas, j’ai incorporé l’entreprise en 2016 », raconte le programmeur qui travaillait auparavant dans de grandes entreprises de jeux vidéo.

Encore aujourd’hui, Simon Dansereau ne manque pas de projets. Triple Boris réalise aussi des jeux et des applications mobiles pour des campagnes marketing d’entreprises.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, LA PRESSE

Simon Dansereau, président et cofondateur de Triple Boris

Le rêve ultime de l’entrepreneur est de commercialiser son propre jeu. C’est d’ailleurs pour atteindre cet objectif que Karl Tremblay, chanteur des Cowboys Fringants, est coactionnaire de l’entreprise. « Karl est vraiment un passionné de jeux vidéo et il contribue au développement d’idées, indique Simon Dansereau. Nous avons toujours quelques employés qui travaillent sur nos propres jeux et nous avons espoir de pouvoir lancer notre premier dans trois ans. »

L’importance du bon français

Alors que l’anglais domine le monde des jeux vidéo, non seulement la langue de travail est le français chez Triple Boris, mais la qualité de la langue est aussi importante. « Même si j’étais un matheux au secondaire, ma mère a toujours insisté sur l’importance du français et c’est resté », affirme l’entrepreneur.

Or, il a réalisé en embauchant des gens que tous n’étaient pas au même niveau. « Lorsqu’on veut offrir des services de qualité d’un bout à l’autre, on veut que nos factures soient sans fautes, indique-t-il. Aussi, c’est très lourd de lire un rapport hebdomadaire bourré de fautes. »

Celui qui enseigne aussi en programmation au collège de Bois-de-Boulogne a remarqué que ce sont toujours les mêmes règles de français qui causent le plus grand nombre de fautes. « J’ai donc eu l’idée l’an passé de créer 10 capsules qui les expliquent de façon ludique, et les employés ont vraiment embarqué. On a vu une nette amélioration dans la qualité du français. »

Triple Boris est finaliste dans la catégorie L’excellence en français PME dans le concours Les Mercuriades, organisé par la Fédération des chambres de commerce du Québec.