À la mi-vingtaine, la retraite peut paraître bien loin, mais commencer dès maintenant à utiliser le REER pour se constituer une réserve financière nécessaire peut être très profitable. Bien sûr, il faudra épargner de l’argent, mais une utilisation adéquate de cet outil peut aider à maximiser le fruit de vos efforts.

Il n’est certainement pas facile d’établir une stratégie de placement pour une période de 40 ans. « Savoir quels placements il faudra privilégier à chaque étape, il s’agit là d’une bonne question, mais qui reçoit trop souvent une mauvaise réponse », explique Daniel Lanteigne, associé principal, Reverber Stratégies financières.

Tant de choses surviennent quant à l’évolution économique. Les bons investissements de demain ne seront pas nécessairement les mêmes qu’aujourd’hui. Les modes changent aussi en investissement.

D’emblée, les experts vous diront que vous devrez investir durant tout ce temps en fonction de vos objectifs et de votre profil d’investisseur, profil qui s’appuie surtout sur votre tolérance au risque. « Il importe donc dans un premier temps de faire valider ce profil avec un conseiller », dit Ravy Pung, planificatrice financière à la Banque Nationale.

L’apprentissage de la tolérance au risque

Ce profil vous indiquera les titres qui devraient composer votre portefeuille, mais le processus ne s’arrête pas là, selon Daniel Lanteigne.

Partant de l’idée que l’espérance de vie risque fort d’être plus grande, si ce n’est beaucoup plus grande, dans 40 ans qu’elle ne l’est aujourd’hui, il n’est pas du tout certain que l’argent accumulé durant 40 ans sera suffisant pour couvrir le coût de vie pendant 30 autres années, peut-être plus, si vous ne l’avez pas fait fructifier suffisamment.

Faut-il alors courir plus de risque que ne l’indique votre tolérance ? « L’aversion aux pertes est généralement quelque chose d’inné », dit Daniel Lanteigne. Cela amène bien des gens à vouloir éviter le risque.

La tolérance au risque est un apprentissage.

Daniel Lanteigne, associé principal, Reverber Stratégies financières

« Par une approche temporelle pour établir les besoins de liquidités pour couvrir le coût de vie à court, à moyen et à long terme, l’épargnant pourra déterminer le pourcentage de son capital qui n’aura pas à être investi dans des véhicules de placement garantis et sécuritaires, assurant ainsi un rendement plus élevé », dit-il.

Optimiser les économies d’impôt

C’est bien connu, si le REER est un outil d’épargne aussi intéressant, c’est que les cotisations sont déductibles des revenus, ce qui procure une économie d’impôt intéressante. Mais ce qu’il importe de savoir, c’est que les cotisations ne doivent pas nécessairement être utilisées comme déduction pour l’année durant laquelle elles ont été faites. « Il faut cotiser dès que possible et chaque année, mais il n’y a pas de date pour utiliser la déduction », explique Ravy Pung.

La jeune personne dont le revenu est encore faible aura souvent avantage à reporter l’utilisation de la déduction jusqu’au moment où ses revenus, et par conséquent son taux d’imposition, seront plus élevés, ajoute Daniel Lanteigne.

S’il importe de commencer à cotiser au REER le plus tôt possible, c’est aussi parce que les revenus que généreront les investissements seront à l’abri de l’impôt même si la déduction n’a pas été utilisée, et ce, jusqu’au moment où ils seront décaissés.

Si vous avez 40 ans devant vous pour bâtir votre patrimoine, deux règles sont essentielles. D’abord, commencer dès maintenant à cotiser chaque année à votre REER ; pour y arriver plus facilement, rien de mieux qu’un plan d’épargne systématique. Et ensuite, s’assurer d’optimiser l’utilisation des déductions d’impôt, dit Ravy Pung.