Pour sa persévérance, sa feuille de route impressionnante, mais surtout, pour son altruisme et son désir de faire une plus grande place aux femmes, Angela D’Angelo recevra cette année le prix Inspiration-Andrée-Corriveau de l’Association des femmes en finance du Québec (AFFQ). Portrait.

En 25 ans de carrière, celle qui est aujourd’hui vice-présidente, développement et expérience client, à la Financière Banque Nationale (FBN) a offert moult conseils et joué les mentors. Mais avant tout, elle a déployé – elle continue d’ailleurs à le faire – temps et efforts pour attirer les femmes dans les secteurs financier et bancaire. Et elle se fait un devoir de leur rappeler comment prendre leurs finances personnelles en main.

C’est en partie grâce à elle si, en 2019, la Banque Nationale a été reconnue comme l’un des meilleurs employeurs pour la diversité au Canada. En 2016, dans le cadre de ses fonctions à la FBN, la gestionnaire a mis en place le programme « Faire la différence : Une approche centrée femmes » qui a reçu le prix Initiative pour l’avancement des femmes en finance, par l’AFFQ.

Mme D’Angelo est également derrière l’organisation de l’évènement « Oser s’investir », une série de conférences virtuelles sur les femmes et l’investissement qui en sera à sa troisième édition cette année.

L’ascension

Née à Sainte-Thérèse de parents italiens, Angela D’Angelo, 53 ans, a gravi bien des échelons tout en conciliant travail et vie familiale. Adjointe d’un conseiller financier au milieu des années 1990, elle est aujourd’hui à la tête de centaines d’employés. Un exploit digne de mention quand on sait qu’elle a été mère seule des années au début de sa carrière.

Parmi les secrets de cette bachelière en traduction qui parle parfaitement le français, l’anglais et l’italien : entretenir son réseau d’amis et de contacts. « C’est essentiel, dit-elle. Beaucoup de gens m’ont aidée au fil du temps et je n’ai jamais négligé mon réseau. Ça se bâtit, mais ça s’entretient. »

Parmi ses autres faits d’armes : Angela D’Angelo a été gestionnaire du bureau montréalais de Charles Schwabb de janvier 2001 à avril 2002, soit pendant un peu plus d’un an. Mais la bulle techno de 2001 a eu raison des ambitions canadiennes de cette maison de courtage américaine.

Pour obtenir le poste, j’avais passé 17 entrevues dans la même journée. Je n’avais jamais vu cela ! Cet emploi m’a permis de comprendre que j’étais capable de diriger une équipe et d’être une leader inspirante. J’ai appris à faire beaucoup avec peu de moyens.

Angela D’Angelo, vice-présidente, développement et expérience client, à la Financière Banque Nationale

De son propre aveu, le plus grand défi professionnel de sa carrière a été… la maladie. En 2013, on lui a diagnostiqué un cancer du sein. « J’ai tout d’abord vécu dans le déni, confie-t-elle. Je ne voulais pas arrêter de travailler alors que j’avais encore tellement à offrir. Mais ce temps d’arrêt a été un cadeau pour moi. J’ai repris contact avec ma vulnérabilité. Je suis désormais plus confiante, plus forte. »

A-t-elle changé quoi que ce soit dans son mode de vie ? « Rien, si ce n’est de passer plus de temps avec ma fille et de planifier mes vacances des mois à l’avance et non plus une semaine avant », dit-elle en riant.

Angela D’Angelo recevra son prix le 27 mai lors du gala annuel de l’AFFQ qui, pandémie oblige, sera virtuel pour la deuxième année consécutive. Présenté sous le vocable gala Les Talentueuses, l’évènement a pour slogan : « Ceci n’est pas un gala Zoom ».