Un chiffre d’affaires qui a doublé en trois ans et des méthodes de travail qui intègrent les nouvelles technologies : voilà qui résume le parcours récent de la firme ORAM.

« Nous connaissons une forte croissance [dans la plomberie du bâtiment] », reconnaît Marie-Claude Allaire, coprésidente de la PME de Mirabel, aux côtés de son partenaire Olivier Mongrain.

À preuve : en 2017, les ventes étaient d’environ 20 millions ; l’an dernier, elles atteignaient 44 millions. « On s’attend à ce qu’elles se situent à 70 millions à la fin de 2021, précise-t-elle. Nous maintenons le rythme. »

Cette croissance, précise-t-elle, n’est pas le résultat de l’acquisition de concurrents, mais bien d’« une croissance à l’interne », grâce à l’obtention de lucratifs contrats dans la grande région de Montréal.

« Nous faisons partie des trois plus grands joueurs, au Québec, dans notre secteur d’activités », fait-elle valoir.

Tout cela en temps de pandémie, où l’approvisionnement et la disponibilité de matériaux pour la plomberie posent de « gros défis », convient-elle.

« Nous devons nous tourner vers un plus grand nombre de fournisseurs, et les prix sont en hausse, précise Marie-Claude Allaire. Mais, dans l’ensemble, on se tire bien d’affaire, et on ne voit pas de ralentissement [dans l’industrie de la construction]. »

Des clients partenaires

Il faut comprendre que l’entreprise familiale fondée en 1970 a une très solide base de clients qui font appel à son expertise lors de la construction d’édifices commerciaux, de tours de condos et de résidences pour personnes âgées autonomes.

« Nous réalisons très souvent des projets en partenariat, précise la comptable agréée de formation. On apporte des solutions. On se positionne à titre d’expert de la plomberie. »

Ce positionnement vient avec des obligations de rendement, d’où l’importance, relève la coprésidente, de bien coordonner le travail des plombiers, sous la supervision des contremaîtres.

« Nous faisons beaucoup de coaching sur les chantiers, souligne-t-elle. Et pour des raisons d’efficacité, nous avons uniformisé nos processus afin que notre approche de travail soit la même, peu importe l’endroit où nous réalisons des travaux. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Marie-Claude Allaire et Olivier Mongrain sont aux commandes de la firme ORAM, qui a été fondée par feu Jean-Paul Allaire, le grand-père de Marie-Claude, en 1970.

Nous tenons à ce que l’image de l’entreprise soit impeccable, et ça commence par nos employés. Nous encourageons le travail d’équipe, les initiatives, la prise de décision par nos [30] contremaîtres.

Marie-Claude Allaire, coprésidente d’ORAM

Une femme dans un monde d’hommes

Pour mettre les choses en perspective, il est important de souligner que Marie-Claude Allaire, 30 ans, et Olivier Mongrain, 42 ans, sont aux commandes de l’entreprise de 240 employés, dont 190 plombiers, depuis tout juste un an et demi.

Jusque-là, l’entreprise était la propriété de Sylvain Allaire, le père de Marie-Claude. « La transition s’est faite tout naturellement, expose-t-elle. Mon père demeure présent et continue de faire du développement [des affaires] trois jours par semaine. »

Et comment les clients ont-ils accueilli l’arrivée d’une femme à la tête d’une entreprise de plomberie qui évolue dans un milieu « très majoritairement masculin » ?

« Ça se passe très bien, répond-elle. Je fais ma place. »

Elle souhaite d’ailleurs « attirer plus de femmes » afin qu’elles puissent exercer ce métier exigeant physiquement.

« Je veux pousser dans cette direction, annonce-t-elle. Ce serait le fun d’avoir des femmes sur les chantiers. »

La clé du succès

La technologie informatique est désormais au service des plombiers. « Nous avons investi dans le développement d’une application web pour faciliter le travail [sur les chantiers], indique Marie-Claude Allaire. Et pour que ça fonctionne, nous avons embauché six personnes qui y travaillent à temps plein. » Elle ajoute : « Les contremaîtres ont maintenant accès aux plans mis à jour, à la documentation ; ils peuvent commander du matériel et des matériaux directement aux fournisseurs, remplir les feuilles de temps pour le service de la paie. » La coprésidente constate en outre que l’informatisation des processus permet aux plombiers d’être encore plus efficaces sur le terrain. « Mais sans jamais négliger la santé et la sécurité, insiste-t-elle. On le rappelle constamment quand on fait la tournée là où se trouvent nos employés. »