L’Institut national de la recherche scientifique (INRS) a lancé en 2020 cinq unités mixtes de recherche (UMR) en partenariat avec des universités aux quatre coins du Québec. En tout, 15 chercheurs de classe mondiale auront pour mission de développer du savoir culturel et économique pour stimuler la croissance de divers secteurs au Québec. Zoom sur un programme unique et innovant.

Depuis 1969, l’INRS a pour mission de faire de la recherche et de la formation uniquement au cycle supérieur pour susciter des carrières de recherche dans des domaines stratégiques importants pour le Québec. Le projet des unités mixtes de recherche, en collaboration avec l’Université du Québec à Chicoutimi, l’Université du Québec à Rimouski, l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue, l’Université du Québec en Outaouais et l’Université du Québec à Trois-Rivières, a été rendu possible grâce à l’attribution d’un financement initial du gouvernement du Québec de 15 millions de dollars.

« Ce qu’on propose à nos partenaires, c’est une association de chercheurs de l’INRS et de leurs chercheurs, en plus de trois nouveaux postes, explique le directeur général de l’INRS, Luc-Alain Giraldeau. Les universités nous offrent l’infrastructure pour les accueillir. »

L’université collaboratrice choisit le domaine de recherche afin d’aider l’établissement à atteindre une potentielle éminence nationale ou internationale.

Par exemple, actuellement, toute la recherche sur la littératie numérique au Québec se passe dans les grandes villes. C’est important que les régions puissent obtenir, elles aussi, ces expertises et ce savoir pour se développer.

Luc-Alain Giraldeau, directeur général de l’INRS

Du sur mesure

Ces programmes sont développés spécialement sur des enjeux en lien avec la société ou les régions concernées. « Étant donné que nous ne sommes pas organisés comme des universités, précise le directeur général, nous donnons des diplômes interdisciplinaires dans un domaine assez vaste qui se rapporte à un problème. Par exemple, on peut donner un doctorat en énergie. Ça inclut la physique, la chimie... tout cela en même temps. »

C’est aussi une occasion pour les chercheurs de participer à la recherche de solutions pour des problèmes émergents au Québec, soit les matériaux et les technologies pour la transition énergétique, la cybersécurité, la transformation numérique en appui au développement régional, la santé durable et les enjeux autochtones. « C’est crucial que les régions développent de grandes expertises, des talents et des études dans toutes sortes de domaines. Je pense que le Québec a besoin de cerveaux pour le développement de sa société », s’enthousiasme M. Giraldeau.

Ce partenariat ne s’est pas fait sans embûches. L’INRS a reçu son budget en mars 2020, juste avant la pandémie. Coordonner un projet et embaucher des chercheurs lorsque tout le monde se trouve en télétravail peut entraîner un énorme ralentissement de la mise en place.