Il y a bientôt deux ans, Rosalie Lapierre a ouvert un compte d’épargne libre d’impôt (CELI). Même si l’étudiante de 22 ans n’occupe pas encore un emploi à temps plein avec un salaire intéressant et même si elle ne prévoit pas d’énormes dépenses à court terme, elle voulait faire fructifier ses épargnes plutôt que de les laisser dormir dans son compte courant.

À l’été 2019, la Témiscabitibienne prévoyait une session d’études en France, à l’hiver 2020. Le CELI lui apparaissait alors comme la meilleure façon de financer le projet. « Je m’inquiétais de manquer d’argent sur place, mais finalement, je n’ai pas eu à toucher à mes épargnes. Depuis, je continue de placer de l’argent dans mon CELI pour des projets de voyage. Puis, pour remplacer ma voiture et, un jour, acheter une propriété. »

Les jeunes qui voudraient eux aussi ouvrir un CELI peuvent le faire à partir de 18 ans. Selon Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins, les personnes âgées de 18 à 30 ans comprennent de plus en plus l’importance de mettre de l’argent de côté, spécialement avec les bouleversements provoqués par la pandémie dans leurs finances personnelles. « Les 18-30 ans représentent 40 % des investisseurs autonomes », dit-elle.

Rosalie Lapierre a toutefois l’impression d’être l’une des rares personnes de son âge à économiser ainsi.

Je pense que si on met de l’argent de côté à notre âge, c’est souvent pour des projets à court terme. Plusieurs croient que le CELI n’est pas fait pour eux. L’achat d’une maison nous paraît encore tellement loin.

Rosalie Lapierre

Mythes à déconstruire

Les conseillers financiers doivent souvent expliquer que le CELI n’est pas réservé qu’aux projets à long terme et aux grosses sommes.

Aucun minimum d’argent n’est requis pour investir dans un CELI. Et toutes les raisons sont bonnes pour économiser. « On peut investir pour s’acheter de l’équipement sportif, préparer un voyage qu’on va faire dans trois ans, acheter des meubles pour son premier appartement ou se procurer une voiture », explique Mme Iermieri.

Elle ajoute que le CELI est un bon outil pour prendre l’habitude d’épargner. « Chez les 18-25 ans, c’est souvent la première étape d’épargne. Ils peuvent prendre un montant dans leur budget chaque semaine et le placer dans un CELI qui génère des revenus non imposables. »

Le montant à placer dépend de chaque jeune personne, selon qu’elle vit chez ses parents ou en appartement, qu’elle ait des revenus ou non, des prêts à rembourser ou pas.

Je pense qu’on peut commencer à épargner 5 % de ce qu’on gagne chaque mois et essayer d’augmenter progressivement.

Angela Iermieri, planificatrice financière chez Desjardins

De son côté, Rosalie Lapierre a établi des prélèvements automatiques de 100 $ toutes les deux semaines, mais elle n’hésite pas à modifier la somme ou la fréquence des prélèvements. « Quand je suis en session universitaire, sans revenus, je diminue les prélèvements. Si je travaille, je les augmente. Ce n’est pas difficile de vivre sans cet argent dans mon compte courant. Je ne le vois pas. »