À l’instar de plusieurs fonds d’investissement, le Fonds de solidarité FTQ a été plutôt actif depuis le début de la pandémie. Il a d’ailleurs investi 6 millions dans TI Groupe Access, afin de soutenir sa croissance. Le Fonds n’écarte d’ailleurs pas la possibilité de revoir à la hausse ses investissements initialement prévus de 900 millions en 2020-2021.

« Si on est interpellés, souligne Janie Béïque, première vice-présidente investissements au fonds de travailleurs, et si les demandes [de financement] nous sont acheminées pour des besoins d’accompagnement ou pour des projets novateurs, on va s’ajuster. On va agir en conséquence. »

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Marc-André Bernard, vice-président de Groupe TI Access.

Ce ne serait pas la première fois que le Fonds réajuste le tir pour tenir compte de la « nouvelle réalité », note la vice-présidente. Elle rappelle qu’au cours des derniers mois, le Fonds a injecté 400 millions supplémentaires pour donner de l’oxygène aux entreprises qu’elle accompagne, et qui avaient des besoins urgents de liquidités.

« On avait prévu de réaliser des investissements de 1 milliard [au cours du dernier exercice financier terminé le 31 mai 2020], signale-t-elle. Ce montant est passé à 1,4 milliard. »

La vice-présidente ne cache pas que des PME qui évoluent dans certains secteurs plus vulnérables connaissent à l’heure actuelle des moments plus difficiles.

« On est sur le terrain et on a le pouls des entreprises, constate-t-elle. L’aéronautique a besoin d’aide et il faudra que les gouvernements posent des actions pour soutenir ce secteur d’activités. C’est également plus compliqué dans l’hôtellerie et le divertissement. »

Janie Béïque voit néanmoins des signaux encourageants dans le secteur des sciences de la vie – qui a le vent dans les voiles –, dans l’agroalimentaire, le manufacturier en région, le plein air, et la rénovation.

Des occasions

Jusqu’à présent, la vice-présidente observe que les PME ont été « relativement épargnées », malgré le ressac socioéconomique provoqué par la pandémie.

« S’il y a une deuxième vague, personne ne sait comment les choses vont évoluer, admet-elle. Mais j’ai confiance qu’on va réussir à mieux gérer cette crise, sur le plan de la santé et de l’économie. »

C’est souvent dans un contexte de chaos qu’on peut amorcer des changements, des façons de faire les choses autrement. Ça peut être une occasion de se remettre en question, d’innover, de prendre le virage technologique et environnemental.

Janie Béïque, première vice-présidente aux investissements du Fonds de solidarité FTQ

Une PME en croissance

C’est le cas de l’entreprise techno TI Groupe Access, dans laquelle le Fonds vient d’investir six millions.

« Cet investissement nous aide à faire des acquisitions et à grossir nos équipes techniques, relève Marc-André Bernard, vice-président exécutif.

Il ne cache pas que cette injection de fonds intervient au moment où le fournisseur de services « accélère ses projets » pour répondre à la demande pressante des entreprises clientes.

« La pandémie a accéléré la transition technologique au sein de plusieurs entreprises et nous sommes là pour offrir des services adaptés en fonction de leurs besoins, mentionne-t-il. Nous amorçons un virage important ; la portion « services » de l’entreprise a beaucoup évolué ces derniers mois, dans ce contexte de COVID-19. »

Il ajoute : « Il y a de plus en plus d’employés qui travaillent à la maison et les employeurs souhaitent qu’on les accompagne, que ce soit pour la sécurité informatique ou pour maintenir un bon niveau de productivité. »

Marc-André Bernard s’attend par ailleurs à ce que la deuxième vague incite bon nombre d’entreprises à confier à l’entreprise de la rue Mayrand la gestion de leurs données informatiques.