L’« intelligence artificielle », l’« industrie 4.0 » ou l’« agilité » représentent désormais des notions incontournables pour les entreprises. C’est encore plus vrai à Montréal, où le secteur de l’intelligence artificielle s’illustre brillamment. Pour faire face à ces changements, HEC Montréal leur a taillé une place dans son programme de MBA.

Pour la deuxième année de suite, le programme du EMBA McGill-HEC compte un module sur la préparation de l’organisation de l’avenir. Les participants y abordent des sujets tels que la numérisation, les méga-tendances et, oui, l’intelligence artificielle.

« Il y a un proverbe qu’on utilise dans le programme qui dit que les yeux ne voient pas ce que l’esprit n’est pas prêt à considérer. On voulait avec ce module discuter des enjeux possibles dans le futur, des enjeux qui comportent des éléments d’incertitude, pour entamer une réflexion en ce sens », explique Louis Hébert, directeur des programmes EMBA et MBA de HEC Montréal.

En couvrant ces nouvelles tendances, l’université espère ainsi que les gestionnaires seront prêts à faire face aux grands défis de demain.

Un labo de destruction créative

Le MBA a aussi été modifié pour être dans l’air du temps. « Dans ce cas, on aborde aussi des enjeux d’intelligence artificielle, de responsabilité sociale ou de démographie, mais ce qui est important, c’est de préparer les gens à travailler avec ou pour des entreprises dans ce domaine », précise Louis Hébert.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Louis Hébert, directeur des programmes EMBA et MBA de HEC Montréal

Le Creative Destruction Lab, qui vise à développer et à valoriser des entreprises technologiques à fort potentiel de croissance, en est maintenant à sa troisième année d’existence, et sa popularité ne se dément pas.

HEC Montréal offre également une série de cours sur l’innovation technologique, le traitement des données ou la pensée design.

Les étudiants ont, par exemple, la possibilité de travailler avec des entreprises en démarrage dans le domaine de l’intelligence artificielle. Ils peuvent ainsi être sensibilisés à l’entrepreneuriat dans le secteur de la haute technologie, mais également à toute la filière de l’intelligence artificielle présente à Montréal. Les futurs diplômés pourraient éventuellement devenir consultants ou gestionnaires de ces entreprises.

Louis Hébert constate d’ailleurs que l’industrie de l’intelligence artificielle n’est pas à la recherche d’experts technologiques uniquement. Elle a également besoin de dirigeants qui comprennent leur réalité, capables de passer de l’idée à l’entreprise. « Montréal est un centre reconnu internationalement dans le domaine. La demande pour un nouveau module venait du milieu. »

Des notions applicables en entreprise

Les étudiants voient dans le programme la nature des changements à venir, leurs implications et leurs conséquences sur la société. Ils utilisent des grilles d’analyse et des approches pour évaluer ces changements et réagir.

« Ce qui est particulier au EMBA, c’est que nos participants sont déjà en exercice. On a développé plein d’activités pour leur permettre de réduire le fossé entre la classe et leur travail », souligne Louis Hébert.

Ceux-ci écrivent notamment un texte d’impact : ils trouvent un élément d’apprentissage et réfléchissent à son application dans leur entreprise. Ils doivent également proposer, mettre en œuvre et gérer un projet de changement. « Ça leur permet de voir comment on génère et introduit l’innovation dans une organisation », dit M. Hébert.