Terres de défricheurs, les Laurentides s'inquiètent du ton adopté par les États-Unis dans les discussions sur le bois d'oeuvre. Plusieurs entreprises de la région pourraient en souffrir. Heureusement, d'autres secteurs importants de la région comme le tourisme et le transport se portent bien.

« La foresterie est un enjeu constant, note Éric Lescarbeault, directeur régional du ministère de l'Économie, de la Science et de l'Innovation. Les entreprises commençaient à relever un peu la tête et d'autres ombres sont apparues au tableau. C'est un défi, particulièrement pour le nord des Laurentides. »

« C'est une très mauvaise nouvelle, renchérit Frédéric Houle, directeur général du Centre local de développement de la MRC d'Antoine-Labelle. Le Canada est en bonne position pour les négociations, mais nos entreprises forestières sont alarmées. Celles sur notre territoire ne sont pas très dépendantes des États-Unis. Par contre, celles qui vendent beaucoup là-bas vont le faire davantage au Québec et cela va entraîner une baisse de prix sur le marché. »

Pour atténuer le choc, des chercheurs et des entreprises de la région travaillent depuis un moment sur la chimie du bois. « Au moyen de certaines réactions chimiques, on peut fabriquer avec le bois une multitude de produits pour les industries chimique, pharmaceutique et agroalimentaire. C'est en phase exploratoire, mais c'est prometteur. » Une usine-pilote pourrait d'ailleurs voir le jour bientôt.

TOURISME

Heureusement, la forêt attire aussi des touristes dont la région veut profiter. Les nombreuses pourvoiries du territoire adaptent maintenant de plus en plus leur offre de services aux amateurs de motoneige et de VTT. 

« Comme les sentiers sont sur les terres de la Couronne, il n'y a pas de phénomène "pas dans ma cour", souligne M. Houle. Chez nous, cette industrie représente 60 millions en retombées économiques par année. On fait beaucoup d'efforts pour devenir des leaders dans le domaine. » 

La MRC des Pays-d'en-Haut mise également sur le plein air avec ses 1100 kilomètres de sentiers pour le vélo, la randonnée et d'autres sports, indique Catherine Labrie, directrice de service par intérim à la MRC.

Les touristes sont également très présents dans le secteur de Mont-Tremblant. « Cette année, l'activité touristique a été très bonne et les taux d'occupation également, constate Paul Calce, directeur de la Corporation de développement économique de la MRC Laurentides. Pour la saison estivale, les choses s'annoncent bien aussi. »

L'aéroport international de Mont-Tremblant est assurément un atout pour attirer des touristes internationaux. « Le taux d'utilisation de l'avion est en progression actuellement, principalement en provenance des marchés ontariens et américains », précise M. Calce.

TRANSPORT

Plus au sud, dans le secteur de Mirabel, le domaine du transport est florissant. La zone industrialo-aéroportuaire compte 38 entreprises, principalement dans le secteur aéronautique, totalisant 4500 emplois. Près de 42 millions de pieds carrés y sont toujours disponibles. 

« C'est un joyau avec la rareté des terrains industriels qu'il y a un peu partout, indique Gilbert LeBlanc, directeur de Mirabel Économique. Ce terrain-là n'est pas soumis au zonage agricole. Le pôle d'emploi a de la place pour grossir amplement sans trop de problèmes. »

Le transport terrestre n'est pas en reste dans la région. « Autobus Lion, à Saint-Jérôme, a un projet de véhicule lourd 100 % électrique », souligne M. Lescarbeault. Le projet est évalué à 17,2 millions. 

De plus, Raufoss a annoncé l'an dernier la modernisation et l'augmentation de la capacité de production de son usine de pièces de suspension de Boisbriand. L'investissement de 49 millions permettra la création d'une soixantaine d'emplois entre 2018 et 2020. 

Nova Bus a également annoncé l'augmentation de sa capacité de production d'ici septembre. Cela entraînera la création de 125 emplois à Saint-Eustache.

Photo fournie par Station Mont-Tremblant

Le secteur de Mont-Tremblant demeure très prisé des touristes ontariens et américains.