La filière éolienne québécoise est à un moment décisif. Avec le dernier appel d'offres, dont le dépôt des soumissions est prévu pour novembre, la province atteindra la cible établie par la Stratégie énergétique 2006-2015, soit l'installation de plus de 4000 MW de puissance éolienne en près d'une décennie. Coup d'oeil sur une industrie dont la croissance est exponentielle depuis le tournant du siècle.

Québec: le souffle de la péninsule

Le Québec compte aujourd'hui 25 parcs éoliens en activité, dont la vaste majorité est installée dans la péninsule gaspésienne. Le Québec se situe au deuxième rang des provinces, après l'Ontario, en matière de puissance éolienne installée sur son territoire avec 2400 MW, soit suffisamment d'électricité pour alimenter 600 000 foyers québécois. La stratégie énergétique 2006-2015 prévoyait qu'à l'horizon 2015, le potentiel d'énergie éolienne économiquement intégrable au réseau d'Hydro-Québec serait de 4000 MW, soit plus ou moins 10% de la demande de pointe en électricité.

Québec: entre potentiel et réalité

La Côte-Nord et du Nord-du-Québec recèlent le plus grand potentiel éolien de la province. Réunies, les deux régions totalisent 77% du potentiel québécois, pour les gisements de 7 m/s et plus. Elles se trouvent loin devant la Gaspésie et le Bas-Saint-Laurent qui n'accaparent que 9% d'un potentiel similaire. Toutefois, les difficultés de développement et d'intégration de cette capacité au réseau - en raison de la distance, à titre d'exemple - freinent le développement de cette filière dans le nord de la province.

Un marché en forte croissance

L'équivalent de 1,5 million d'entreprises et foyers canadiens seraient alimentés par l'énergie éolienne, selon l'Association canadienne de l'énergie éolienne (CanWEA). La puissance éolienne installée au Canada a plus que doublé au cours des cinq dernières années, passant de 3320 MW en 2009 à plus de 8500 MW en juillet 2014. Pour la seule année 2013, l'industrie éolienne a installé près de 1600 MW répartis dans six provinces: l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse, le Québec, l'Ontario, la Colombie-Britannique et la Saskatchewan. Au cours des quatre prochaines années, au Canada, on mettra en service de nouvelles installations totalisant une augmentation de production de 1500 MW, selon la CanWEA.

L'Asie en première place

Avec 36,9% de la totalité de la capacité éolienne mondiale installée, l'Asie détrône maintenant l'Europe (36,7%) au titre de continent produisant le plus d'énergie éolienne. La Chine enregistre la plus forte croissance. Au cours des six premiers mois de 2014, l'empire du Milieu a ajouté 7,1 GW, soit 41% de la capacité mondiale installée au cours de la même période. La capacité de production de la Chine, qui frôle aujourd'hui 100 GW, est 25 fois plus élevée que celle installée au Québec d'ici quelques années. Notons que l'Inde a dévoilé un plan de développement ambitieux, alors que les marchés japonais et sud-coréen ont enregistré une croissance de moins de 2% au cours des six premiers mois de l'année.

«Cinq grands» de l'industrie du vent

Plus d'une centaine de pays développent, à des degrés divers, la filière éolienne. À eux seuls, cinq pays totalisent près de 75% de la capacité mondiale de production: la Chine, les États-Unis, l'Allemagne, l'Espagne et l'Inde. En juin 2014, la capacité de production mondiale dépassait 335 000 MW, soit 4% de la demande mondiale en électricité. Le taux de croissance de la capacité installée a légèrement diminué au cours des dernières années. En 2012, elle frôlait 20% alors qu'au cours des deux dernières années, elle oscillait entre 10 et 20%.

Sources: VTT et TechnoCentre éolien et Association mondiale de l'énergie éolienne