Les projets de R-D et d'innovation entre le privé et le public vont à nouveau se multiplier. Financés et encadrés par le Ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation (MDEIE), trois regroupements sectoriels en recherche industrielle viendront se greffer aux six déjà existants. Le Québec inc. ne pouvait demander mieux.

Le premier regroupement de cette nouvelle cohorte sera spécialisé dans les véhicules électriques. Il s'inscrit dans le Plan d'action sur les véhicules électriques (PAVÉ) adopté par le gouvernement québécois en avril 2011. L'objectif demeure le même: créer des partenariats entre les centres de recherche publics et les entreprises privées.

«Le Québec n'a pas d'industrie automobile, mais un important pôle dans le transport terrestre. On cherche des gens du milieu pour prendre le ballon et mener des projets à terme. Le processus est très avancé. Les annonces officielles (nom du regroupement, entreprises et centres de recherche ciblés, etc.) se feront d'ici l'automne», explique Marco Blouin, directeur à la direction de la recherche industrielle du MDEIE.

Collaboration et embargo

Le second regroupement visera la fabrication métallique, un secteur névralgique de l'économie québécoise qui génère 125 000 emplois directs. «Il n'y avait pas de volonté du milieu à vouloir travailler ensemble. Ce n'est plus le cas; le secteur s'est rendu compte que pour tirer son épingle du jeu, tout le monde devait collaborer pour mettre au point des produits nichés», poursuit M. Blouin.

Le troisième et dernier regroupement à être créé «demeure sous embargo», selon le responsable de la recherche industrielle du MDEIE. Impossible d'en apprendre davantage. Est-ce que ce sera dans le secteur agroalimentaire? «Les paris sont ouverts», lance à la blague Marco Blouin.

Regroupement des ressources

Les regroupements sectoriels en recherche industrielle ont pris forme dans la foulée de la Stratégie québécoise en recherche et en innovation (SQRI) créée en 2007. Avant, des initiatives avaient été mises de l'avant, notamment le Consortium de recherche et d'innovation en aérospatiale du Québec (CRIAQ), mais elles évoluaient en vase clos. Le MDEIE a choisi de les rassembler.

Dotés d'un budget de 15 millions, les regroupements sectoriels comprennent, outre l'aérospatiale, les secteurs suivants: le Partenariat de recherche orientée en microélectronique, photonique et télécommunication (PROMPT-Québec); le Consortium en innovation numérique du Québec (CINQ); le Consortium québécois sur la découverte du médicament (CQDM); le Centre de recherche et d'innovations en bioprocédés industriels au Québec (CRIBIQ); de même que le Consortium de recherche en plasturgie et composites du Québec (CRPCQ).

Toutes les entreprises y sont admissibles. Seul critère d'admission: être membre d'un regroupement. Les frais (adhésion, frais d'utilisation, etc.) varient d'un consortium à l'autre. Cela va de quelques centaines à quelques dizaines de milliers de dollars. Ces frais représentent la part que le privé injecte dans la viabilité des regroupements, lesquels sont tous des organismes sans but lucratif (OSBL).