Dans quelques semaines, les ingénieurs étrangers désireux de venir travailler au Québec sauront exactement ce qui est attendu d'eux pour qu'ils puissent travailler chez nous, et ce, avant même leur départ. Immigration et Communautés culturelles Québec mettra en ligne un outil permettant aux professionnels formés à l'étranger et y vivant de savoir précisément ce qui les attend.

Ils pourront savoir si leur diplôme d'ingénieur est reconnu ici ou pas et quels cours ils devront suivre au Québec pour être admissibles à la profession. Ils pourront aussi évaluer leur état de préparation pour les examens de l'Ordre des ingénieurs et pallier les éventuelles lacunes.

Cet outil est mis en ligne à la suite à une entente entre Immigration Québec et l'Ordre. «La relève est un enjeu important pour nous, indique Maud Cohen, présidente de l'Ordre. Nous devons accueillir les professionnels formés ailleurs, leur faciliter la tâche. Avec cet outil, ils pourront faire une demande d'inscription à l'Ordre avant même de partir de chez eux.» Rappelons que 10% des membres de l'Ordre sont formés à l'étranger et que 30% des demandeurs d'inscription à l'Ordre le sont aussi.

Fin 2010, on comptait au Québec 7682 professionnels du génie formés à l'étranger. Quelque 5725 étaient membres de l'Ordre, signe que le travail d'accueil réussit; 1957 autres étaient candidats à l'inscription. Et en moyenne, chaque année, 1400 nouveaux professionnels arrivent au Québec. Selon M. Puan Nguyen Dang, directeur de la formation continue à Polytechnique, ce sont 13 332 personnes munies de diplômes d'ingénieurs qui sont arrivées ici entre 2002 et 2010.

Une douzaine de pays - dont la France et certains pays du Commonwealth - ont des accords de reconnaissance mutuelle de leurs diplômes d'études supérieures avec le Canada, de sorte que les diplômés provenant de ces pays voient immédiatement leur diplôme validé. Les autres doivent retourner à l'école, comme à l'École de technologie supérieure (ETS), qui offre depuis deux ans un programme de maîtrise en génie spécifiquement pour enseigner aux étrangers la conception et la gestion de projets suivant les normes canadiennes.

«Nous venons de remettre les deux premiers diplômes, indique Éric Germain, responsable du recrutement. Cette maîtrise en 13 cours est adaptable selon les besoins spécifiques des individus. Nous avons actuellement 57 inscrits. Les plus gros contingents viennent d'Amérique latine, du Maghreb, d'Haïti et d'Europe de l'Est.»

M. Germain le confirme, les employeurs québécois préfèrent les diplômes québécois. L'ETS offre donc des maîtrises de ce type en génies électrique, mécanique et civil.

Les moins fortunés ne se voient pas fermer la porte. Ils peuvent avoir accès à une allocation ou obtenir une subvention aux études supérieures du ministère de l'Éducation et s'inscrire à un programme spécial de baccalauréat à Polytechnique.