De grandes entreprises technologiques mènent désormais leurs projets d'innovation sur un mode collaboratif. Elles ont mis de côté leur désir de contrôle total, qui s'illustrait par des rachats massifs d'entreprises innovantes... avant l'éclatement de la bulle technologique dans les années 2000.

Les acteurs importants ont été échaudés. De plus, ils n'ont pas les moyens de mener eux-mêmes des recherches tous azimuts.

«Quand elles ont besoin d'un niveau élevé de créativité, le modèle traditionnel des entreprises, c'est-à-dire tout faire soi-même, ne fonctionne plus», explique Mehran Ebrahimi, professeur au département de management et technologie à l'École des sciences de la gestion de l'UQAM (ESG UQAM).

«Elles essaient de collaborer avec des partenaires qui ont une partie de l'expertise recherchée», ajoute-t-il.

La grande entreprise expose la problématique qu'elle rencontre, et fait miroiter des commandes à ses partenaires.

En contrepartie, ceux-ci lui apportent leur savoir-faire dans des domaines très pointus.

Cette nouvelle donne, appelée l'innovation ouverte, se retrouve dans le secteur aéronautique en raison de ses exigences technologiques avancées.

«Un constructeur aéronautique ne peut pas réduire tout seul le poids d'un avion de 20 à 30%. L'entreprise a besoin de fournisseurs privilégiés locaux, capables d'innover et très rapides à répondre à une demande», illustre Isabelle Deschamps, responsable des programmes en gestion de l'innovation à l'École de technologie supérieure de Montréal (ÉTS). «Pour une grande entreprise, c'est devenu un domaine clé de s'allier avec des PME qui ont des compétences particulières.»