Au-delà de l'économie de sous, c'est la simplicité d'utilisation des outils informatiques en nuage qui attire les petites entreprises. À tel point, en fait, que ça rend la création de nouvelles entreprises plus attrayante encore.

Puisqu'elles ont le nez collé sur ce phénomène, les nouvelles entreprises liées au secteur technologique semblent les plus promptes à adopter ses différentes formes : hébergement de serveurs, gestion des documents, logiciels de bureautique et même, dans certains cas, services de soutien technique en direct par clavardage ou par téléphone.

Des outils désormais disponibles

Bref, tous les outils qui, il n'y a pas cinq ans, semblaient l'apanage des grandes entreprises sont désormais accessibles à l'entrepreneur désireux de se lancer en affaires, à une fraction du coût : en payant à l'utilisation, la dépense initiale pour démarrer une entreprise est réduite de façon remarquable.

«Pourtant, ce n'est pas nécessairement l'aspect financier qui fait pencher la balance dans la tête des petites entreprises. C'est le fait qu'elles peuvent se doter d'outils de haut calibre sans le risque ni la gestion qui vient avec. Pas besoin d'engager une équipe de techniciens informatiques pour réagir aux pannes, ni de gérer le vieillissement d'un système informatique, puisque le fournisseur se charge de tout ça», explique Nicolas Roberge, spécialiste en solutions électroniques pour la société Evollia, à Québec.

«Comme ça, si l'entreprise grossit, c'est parce que son chiffre d'affaires ira en augmentant et non parce qu'elle doit élargir son équipe technique pour supporter une infrastructure trop importante pour ses besoins actuels.»

Naissance d'un nouvel eldorado

Il y a une dizaine d'années, alors que l'impartition TI semblait la norme, l'Occident craignait une fuite des cerveaux informaticiens vers l'étranger et les pays émergents.

L'infonuagique, qui est pourtant une formule dérivée du concept même d'impartition, suscite pour sa part l'espoir inverse : elle pourrait donner naissance à un nouvel eldorado pour la petite entreprise et l'entrepreneur en série.

«Le développement de l'informatique en nuage contribue à la croissance économique d'une région donnée. En donnant accès à des données et des services sur internet, sans nécessiter l'installation de matériel informatique, elle assure une réduction des frais en capital qui stimule la création d'entreprises», expliquait à la fin janvier John Vassalio, vice-président de Microsoft Europe, lors d'une conférence à ce sujet.

400 000 nouvelles PME

M. Vassalio mettait la table pour la publication d'une étude universitaire indiquant qu'en stimulant l'adoption de services informatiques en nuage, une zone économique comme l'Union européenne pouvait contribuer à la création de 400 000 nouvelles entreprises au courant des prochaines années.

Federico Etro, professeur à l'Université de Venise, conclut dans cette étude que «libérées de ces dépenses importantes, les PME peuvent se concentrer sur la création de nouveaux produits et services et ainsi, mieux assurer leur croissance.»

La Banque de développement du Canada ne pourrait être plus en accord. «De manière générale, une organisation réalise des économies d'environ 65 % lorsqu'elle utilise des systèmes en nuage, plutôt qu'en recourant à la méthode traditionnelle, qui consiste à acheter plus de logiciels et à les installer sur les ordinateurs de l'entreprise.»

Les PME ont compris

Les PME canadiennes ont compris cela elles aussi. Selon une étude publiée par Gartner l'an dernier, la moitié (49 %) des petites et moyennes entreprises canadiennes comptent échanger leur matériel informatique actuel pour une solution en nuage, au plus tard en 2015.

Les bénéfices immédiats surpassent les craintes liées à la sécurité des données qui subsistent encore.

Les mentalités évoluent. «Ce n'est pas pire que de déposer son argent à la banque : il y a des inconvénients, mais une fois qu'on s'adapte aux contraintes, on peut en profiter pleinement», conclut Nicolas Roberge.

La semaine prochaine : Comment grimper sur un nuage?