Les chantiers hydroélectriques des années 70 ont donné naissance aux premiers grands bureaux de génie-conseil québécois. Et tout ce que les ingénieurs d'ici ont appris au cours des 40 dernières années sera mis à contribution dans la foulée du Plan Nord.

«Malgré tout ce qui a été dit ou écrit contre la profession ces derniers temps, le génie-conseil est une force pour le Québec. Notre expertise est reconnue mondialement.

«Et nous avons le privilège d'avoir cette expertise pour mener à bien un projet comme le Plan Nord», soutient Johanne Desrochers, PDG et porte-parole de l'Association des ingénieurs-conseils du Québec (AICQ).

L'exportation des services

Le Canada est au quatrième rang mondial en terme d'exportation de services de génie. Et à lui seul, le Québec exporte 50% du savoir-faire canadien, dit Mme Desrochers.

Le Plan Nord devrait ultimement permettre aux bureaux de génie-conseil du Québec de maintenir leur position de premier de classe.

«Ce sera une occasion pour le génie québécois de renforcer son savoir, mais aussi de parfaire son expertise dans des secteurs comme le développement durable ou les changements climatiques», dit celle dont l'organisme chapeaute 40 firmes, 225 bureaux et près 22 000 employés au Québec.

Ce dont le génie est capable

«Nous développerons un territoire à partir de presque rien. Puisqu'il est question de développement durable, c'est-à-dire où l'on tient compte des aspects sociaux, environnementaux et économiques, ça obligera les ingénieurs à être encore plus innovateurs.

«Même chose pour les changements climatiques: ce sera une occasion de montrer au reste du monde ce dont le génie québécois est capable», poursuit Johanne Desrochers.

Selon Yves Lavoie, président et porte-parole du Réseau des ingénieurs du Québec (le RéseauIQ), le Plan Nord représente «un beau défi» pour la profession. «Il faut voir comment tout ça va se matérialiser, mais il est prévu qu'on construise par exemple des routes sur le pergélisol ou des ports de mer dans l'Arctique. Ce sont des projets où il devra y avoir beaucoup d'innovation», dit le président du Réseau IQ, dont la mission est de valoriser, promouvoir et servir les ingénieurs du Québec.