Aujourd'hui, les entreprises québécoises ont tout avantage à s'internationaliser pour croître en profitant des occasions d'affaires qu'offrent les marchés mondiaux. C'est même, très souvent, une question de survie, car elles font face à une concurrence venue de partout. Cette série vous présente six dossiers sur le sujet. Cette semaine, pour le dernier dossier de la série, nous explorons le monde numérique.

Si faire des affaires à l'international rime exclusivement avec multinationales, c'est que vous avez manqué le virage du numérique.

Les nouvelles plateformes de commerce électronique font disparaître les anciennes frontières de l'exportation. Vendre partout dans le monde sans aucun employé? C'est désormais possible...

C'est précisément ce que fait Luc Vandal, un homme d'affaires montréalais dont l'entreprise de logiciels mobiles, Edovia, exporte ses produits dans 86 pays, et dont les ventes, entre juillet et octobre derniers, se sont comptées en millions d'unités.

En fait, plus de 1,4 million de consommateurs ont mis la main sur son logiciel le plus populaire, un jeu vidéo appelé Warships, qui reprend les principes du jeu de société Bataille navale, qui remonte au début des années 1900.

Pourtant, Edovia ne possède aucun bureau à l'étranger. Même ici, l'entreprise n'a aucun employé à plein temps, que des contractuels engagés au besoin. Ça ne l'empêche pas de brasser des affaires sur tous les continents.

Son truc? Ses logiciels sont vendus dans la boutique virtuelle qu'Apple a conçue pour offrir du contenu additionnel aux propriétaires de ses propres produits informatiques, notamment le fameux baladeur iPod touch et la tablette numérique iPad. On a dit bien des choses à propos de cet App Store, mais ce qu'on sait moins à son sujet, c'est qu'il s'avère une superbe plateforme d'exportation pour des entreprises québécoises comme Edovia.

«Il y a des dizaines de petites sociétés montréalaises qui exportent des produits chaque jour grâce à ces nouvelles plateformes numériques», constate Luc Vandal.

«C'est quelque chose qui aurait été impossible il y a cinq ans», ajoute-t-il. Pas seulement parce que le marché des appareils informatiques mobiles était à peu près inexistant à l'époque, mais parce que pour exporter, une entreprise doit traverser une série d'épreuves, logistiques, politiques et autres.

«C'est pour ça qu'on pense qu'il n'y a que des multinationales de plusieurs centaines d'employés qui sont capables d'exporter, mais ça a changé», continue M. Vandal. Des sociétés comme Amazon, Apple et Google offrent la possibilité à des milliers d'entrepreneurs d'assurer une présence dans des dizaines de marchés étrangers, et d'en tirer profit.

Souvent presque à leur insu. Edovia perçoit des revenus de publicités affichées dans ses logiciels mobiles vendus aux États-Unis et en Grande-Bretagne, mais la société n'a vu aucune de ces publicités, puisqu'elles ne sont pas présentées aux utilisateurs canadiens. «Les publicités, on ne les a pas vues, mais on voit les sous qu'on en tire», s'amuse Luc Vandal.

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