De plus en plus d'investisseurs font eux-mêmes leurs transactions boursières sur l'internet. Dans cette série de quatre chroniques, nous analysons en détail le phénomène du courtage à escompte. Dans ce troisième article, on s'intéresse à la stratégie de placement des femmes.

Depuis 1980, le nombre de femmes au travail dans le monde a doublé.

Elles contrôlent 27% de la richesse mondiale, et ce pourcentage s'accroît à chaque année, indique Mark Von Eschen, de RBC Placement en direct.

Déjà, le tiers des clients du courtage à escompte au Canada sont des femmes.

Si les femmes sont de plus en plus nombreuses sur le marché du travail, on les retrouve aussi de plus en plus parmi les professions libérales ou comme dirigeantes d'entreprise. Ce sont souvent elles qui ont le salaire le plus élevé du couple, constate Nicolas Milette, président de Banque Nationale Courtage direct.

Les femmes forment donc une classe d'investisseurs importante. Mais leur comportement est-il différent de celui des hommes?

Studieuses et disciplinées

Règle générale, les femmes gèrent leurs portefeuilles de façon moins spéculative que les hommes.

Peu d'entre elles s'adonnent au «day trading», et le nombre de transactions qu'elles effectuent est généralement inférieur à celui des hommes.

Par ailleurs, elles utilisent les outils offerts de façon studieuse et disciplinée, explique les dirigeants de l'industrie interrogés par La Presse.

Elles ont une vision à long terme et tendent plutôt à se doter de portefeuilles équilibrés. «Par la nature des questions qu'elles posent, on voit tout de suite qu'elles sont plus studieuses», dit Nicolas Milette.

Elles établissent leur profil de risque en tenant compte de l'éventualité d'événements tels un divorce ou l'arrivée d'un enfant.

«Elles mettent beaucoup de temps pour bien comprendre leur profil de risque, et bâtissent leur portefeuille avec soin et précision», dit Mark Von Eschen.

Les femmes ont un processus de décision plus attentif et plus fouillé, ajoute Hélène Gagné, associé et gestionnaire de portefeuilles chez PWL Capital. «Elles font leur vérification diligente», dit-elle.

Les hommes auront généralement une approche plus dynamique et leurs portefeuilles seront un peu plus lourds en actions, constate Mme Gagné.

«Par ailleurs, des études démontrent que les femmes seront moins promptes à vendre lors des creux de marchés, dit-elle. Ainsi, elles transigent moins souvent, mais obtiennent généralement un meilleur rendement».

Des stratégies de gestion de portefeuilles différentes de celles des hommes se justifient aussi par l'écart de revenus, selon Mme Gagné.

Les femmes arrivent souvent sur le marché du travail plus tard que les hommes, et le quittent généralement plus tôt. Elles ont donc moins d'épargne à investir et moins de temps à le faire fructifier. Elles seront donc plus attentives et plus prudentes.