Michel Leblanc, président et chef de la direction de la chambre de commerce du Montréal métropolitain

«Je crois que le label vert basé sur un approvisionnement en énergie propre pour attirer les entreprises ne serait pas suffisant. La tendance est plutôt aux bâtiments verts, avec des certifications comme LEED. Il y a aussi l'idée d'élargir les principes à tout un parc technologique, comme y travaille Technoparc Montréal. Bien des entreprises envisagent aussi de devenir carboneutre. Lorsqu'on est dans ce genre de préoccupation, on regarde plusieurs éléments comme l'efficacité énergétique, le choix des matériaux, le recyclage, la récupération de l'eau de pluie, etc. Le Québec pourrait se servir du fait qu'elle alimente ses entreprises en énergie propre et renouvelable, mais je ne crois pas que ce serait un élément majeur par rapport à tous les autres. Et en plus, au Québec, pratiquement toutes les entreprises se qualifieraient. Pour ce qui est des entreprises d'ailleurs, lorsque GM, par exemple, choisit où elle construira ses autos, je ne suis pas sûr que le genre d'énergie disponible soit un critère décisif. On regarde plutôt les incitatifs fiscaux et la main-d'oeuvre. Mais ça pourrait tout de même être un plus.»

 

 

«C'est une idée fantastique et d'ailleurs, j'ai milité pour ça lors du rendez-vous économique à Lévis en janvier.

Le Québec devrait profiter de ses avantages nationaux, industriels et institutionnels pour se positionner sur le marché comme étant la région en Amérique du Nord qui a la plus faible empreinte de carbone.

Il faut utiliser cet avantage pour attirer les entreprises qui souhaitent être cohérentes dans leur démarche de lutte contre les changements climatiques.

Cet avantage qu'a le Québec a une grande valeur sur le marché international et de plus en plus d'entreprises cherchent à s'établir dans des endroits qui leur permettront d'avoir une empreinte de carbone plus basse.

Il faut maintenant trouver la bonne formule pour faire lever cet avantage concurrentiel. D'autant plus que ces nouvelles entreprises pourraient devenir des clients ou des partenaires des entreprises de la grappe des technologies propres. Ce serait une situation gagnant-gagnant.»

PHOTO FOURNIE PAR ÉCOTECH QUÉBEC

«C'est une idée, mais pour qu'une entreprise déplace sa production, l'énergie est seulement une variable parmi d'autres. On regardera aussi la disponibilité de la main-d'oeuvre qualifiée, la taxation, les impôts, la langue parlée, etc.

Bien que les consommateurs soient de plus en plus exigeants en matière de produits verts, il serait très étonnant que sous cette seule variable d'énergie, une entreprise décide par exemple de déménager du Kentucky, en mettant à pied 500 travailleurs, pour venir s'installer au Québec.

L'idée du label vert pourrait être intéressante pour les entreprises d'ici ou pour celles qui cherchent une place où s'établir.

Pour ce qui est de ne pas faire de rabais, je crois que c'est défendable, surtout que l'énergie est déjà beaucoup moins chère ici qu'ailleurs en Amérique du Nord. Ou encore, on pourrait faire un petit rabais incitatif pour les premières années.

Chose certaine, les produits verts ont toujours la cote. On ne peut pas être contre la vertu! Mais pour ce qui est d'être prêt à payer plus cher pour un produit plus vert, ça demeure un comportement marginal. Il y a du mouvement qui se fait en ce sens, mais ce n'est pas un virage à 180 degrés.»

PHOTO FOURNIE PAR L'UDEM