Pultrall, un fabricant de barres d’armature en fibre de verre de Thetford Mines, a acquis le petit fabricant américain Fiberglass Innovations pour mieux insérer ses tiges dans le marché américain.

« Le Buy American Act nous a fait perdre plusieurs contrats sur lesquels on a travaillé fort, parce qu’on n’avait pas de contenu américain », indique le président de Pultrall, Bernard Drouin. « On s’est vite mis à la recherche d’une entreprise qui nous permettrait de transférer notre technologie V-ROD, parce qu’elle est unique. »

La V-ROD est une tige d’armature en fibre de verre, fabriquée par pultrusion. Apparentée à l’extrusion, la pultrusion consiste à tirer des filaments de verre au travers d’une matrice, dans laquelle est poussée une résine thermodurcissable, dans ce cas-ci du vinylester. Ce procédé permet de produire en continu de longues pièces de section constante.

La particularité brevetée de la V-ROD de Pultrall réside dans sa surface texturée, qui lui procure l’indispensable adhérence avec le béton qu’elle renforcera.

Son principal avantage est sa résistance à la corrosion. « Contrairement à l’acier, nous, on ne rouille tout simplement pas, fait valoir Bernard Drouin. On va durer pour toujours dans un ouvrage. »

L’amiante : mauvaise idée

Pultrall est née avec sa tige d’armature en matériau composite. Au moment de sa fondation, en 1987, la petite entreprise de Thetford Mines voulait utiliser l’amiante comme matériau de renfort. Rapidement et sagement, elle s’est tournée vers la fibre de verre.

L’entreprise a vivoté jusqu’en 1996, quand son acquisition par l’entreprise beauceronne ADS lui a donné une nouvelle impulsion. Lorsque ADS a voulu se départir de ses actifs dans les matériaux composites en 2005 pour se recentrer sur ses textiles techniques, Bernard Drouin, qui était directeur de la recherche et développement chez Pultrall depuis 2003, a convaincu son père d’investir pour racheter l’entreprise.

« On a vu là l’opportunité de venir régler un problème pour les infrastructures canadiennes et québécoises », explique-t-il.

Sous l’effet des fondants routiers, de nombreux ouvrages d’art se dégradent prématurément parce que leurs armatures en acier s’enflent sous l’effet de la corrosion et fissurent le béton.

En plus d’être pratiquement inaltérables, les tiges en fibre de verre sont trois fois plus résistantes en traction et quatre fois plus légères que l’acier. Mais la partie n’était pas gagnée pour autant.

« Jusqu’en 2019, aller chercher des ventes pour l’armature composite était plutôt difficile, relate Bernard Drouin. Il fallait convaincre des ingénieurs civils qui sont quand même assez conservateurs. Et avec raison. »

La digue a alors cédé. Pendant plusieurs années consécutives, l’entreprise a connu une croissance de l’ordre de 50 %.

« L’an dernier, ç’a été 72 % de croissance des ventes de V-ROD, informe Bernard Drouin. On travaillait sept jours et 24 heures. On a refusé pour 10 millions de dollars de commandes, par incapacité de livrer. »

Ce fut une des incitations à chercher un partenaire aux États-Unis. Celui-ci a été trouvé à Rockford, en Illinois.

Fiberglass Innovations est une entreprise de 40 employés fondée en 1980.

« C’est une compagnie plus petite que la nôtre, on ne voulait pas absorber plus gros que nous, souligne Bernard Drouin. Ce qui nous a beaucoup plu de cette acquisition-là, c’est qu’ils font de la pultrusion comme nous. Ils ont toutes les infrastructures nécessaires pour accueillir notre technologie. »

Des réticences

Mais il a d’abord fallu vaincre les réticences de son propriétaire.

« Ce sont les mêmes réticences qu’un Québécois aurait à ce qu’un Américain vienne acheter son usine ici », décrit Bernard Drouin.

L’entreprise américaine est située dans une ville de 150 000 habitants aux frontières de la Rust Belt (ceinture de rouille), cette zone d’industries traditionnelles décimées par la mondialisation.

Le fabricant de produits résistants à la corrosion avait résisté à la dérouillée, mais il était demeuré méfiant.

« Au départ, le propriétaire était très suspicieux, un peu farouche sur les bords, parce qu’il voulait laisser ses employés dans de bonnes conditions », narre le Québécois.

« À partir du moment où on a réussi à le convaincre que notre projet était bénéfique pour la région et pour son équipe, ç’a été très facile. »

Un ralentissement

Cependant, le milieu des ponts et chaussées connaît des hauts et des bas aussi soudains qu’une crue printanière. La croissance en 2023 est à peu près nulle, alors que Pultrall vient d’accroître sa capacité de production de 40 % dans son usine de Thetford Mines, où elle emploie 200 personnes au maximum de sa capacité.

« On ne veut pas laisser dormir notre capital trop longtemps, alors on travaille pour améliorer notre réseau de vente », commente Bernard Drouin.

Pour le moment, les ventes se répartissent à raison de 50 % aux États-Unis, 45 % au Canada et 5 % en Europe et au Moyen-Orient.

Avec la nouvelle acquisition, « pouvoir mettre un contenu US dans nos produits est essentiel pour la poursuite de notre croissance et le maintien de notre leadership dans ce marché-là », affirme le président de Pultrall.

Il nourrit aussi des ambitions outre-mer.

« On a vite compris qu’on devait produire localement pour fournir les différents marchés. À l’heure actuelle, on est en discussion avec des Européens et des Saoudiens pour la vente de licences là-bas. »

La Morin obtient deux étoiles aux Great Taste Awards 2023

PHOTO MONTAGE FOURNI PAR ALIMENTS JM

La moutarde La Morin originale a obtenu deux étoiles aux Great Taste Awards 2023, tenus en Grande-Bretagne.

Encore plus de piquant dans la vie du créateur de la moutarde La Morin. La version originale de la « moutarde qui monte au nez » a obtenu deux étoiles aux réputés Great Taste Awards 2023, tenus en Grande-Bretagne. « C’est comme Michelin. Une étoile, c’est très rare, deux étoiles, c’est extrêmement rare ! », s’enflamme Julien-Maxime Morin, président et fondateur des Aliments JM. « Et puisque c’est la première année qu’on la fait à partir de graines québécoises, c’est une moutarde entièrement québécoise qui est couronnée meilleure moutarde au monde en 2023. Donc c’est vraiment génial ! » Les prochains pots mis en production afficheront le logo du concours, ce qui permettra à la moutarde québécoise de s’étendre à l’étranger. « Ça a une crédibilité énorme mondialement », commente Julien-Maxime Morin. Pour l’instant, La Morin est distribuée dans plus de 800 points de vente au Québec. « Les prochains marchés, c’est vraiment l’Europe et peut-être les États-Unis », informe le moutardier. « Ça nous met en compétition avec de très gros joueurs comme Maille et Amora. » Avoir maille à partir avec Maille : un beau défi !

Une application de stationnement se déniche une place à Montréal

PHOTO FOURNIE PAR L’ARRONDISSEMENT D’AHUNTSIC-CARTIERVILLE

Les principaux protagonistes du projet de mutualisation du stationnement dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, qui s’appuie sur l’application québécoise Clicknpark. Ils sont réunis sur un des terrains de stationnement du projet.

Paradoxe : un projet pilote pour le stationnement urbain va aller de l’avant. L’application québécoise Clicknpark, qui met en relation les propriétaires d’espaces de stationnement inutilisés et les automobilistes en quête d’un havre temporaire, sera mise à profit dans un projet de mutualisation du stationnement dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville. Dans le cadre d’un projet pilote de trois ans, plus de 100 places de stationnement hors rue sont mises en commun depuis le 1er septembre dans le quartier District Central, au bénéfice des travailleurs et résidants du secteur. Nommé Stationnement sans détour, le projet a été proposé par la jeune entreprise québécoise Clicknpark, créatrice d’une application qui permet aux automobilistes de trouver rapidement une place de stationnement libre, et au propriétaire de ladite place de la monnayer. L’application et l’entreprise Clicknpark sont nées autour de l’idée de Liam Garneau qui, en circulant autour du cégep Garneau (aucun lien avec Liam), à Québec, avait observé de nombreuses places de stationnement inutilisées dans les propriétés du quartier. Son président actuel, Carl Grenier, a rejoint l’équipe en janvier 2021.

Une boîte à outils pour l’inclusion des femmes dans le manufacturier

L’organisme Manufacturiers et Exportateurs du Québec veut que ses membres prennent les choses en main : il lance une boîte à outils (en ligne, donc légère) pour aider les entreprises manufacturières à attirer et à retenir davantage de femmes. Alors que les femmes représentent environ 48 % de la main-d’œuvre québécoise, elles occupent seulement 28,3 % des emplois dans le secteur manufacturier, rappelle l’organisme. La boîte à outils de son Projet Inclusion Femmes est maintenant offerte sur son site. Élaborée avec la firme EY, la boîte comporte 19 outils, chacun sous la forme d’un guide détaillé, sur des thèmes comme la communication inclusive, le processus de recrutement, les biais inconscients, la diversité des genres ou l’aménagement famille-travail. Le mode d’emploi de chaque outil est inclus dans le guide.

Consultez la boîte à outils

Le chiffre

0,66 $

Selon la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, chaque dollar dépensé dans une PME permet de conserver 0,66 $ dans l’économie locale, comparativement à 0,11 $ lorsque ce dollar tombe plutôt dans l’escarcelle d’une multinationale.