Réduire le bruit et la pollution associés aux camions à ordures est un objectif louable, qui avance lentement mais sûrement au Québec. Une entreprise de Lévis, Boivin Évolution, fait une partie du travail.

L’idée

Après avoir pris le chemin de la retraite en 2012, Claude Boivin a succombé à l’engouement naissant pour les véhicules électriques. Il a décidé d’appliquer la nouvelle technologie à un secteur qu’il connaît bien : l’équipement de collecte des matières résiduelles. Boivin Évolution a vu le jour en 2017, avec l’objectif d’électrifier la collecte des matières résiduelles. L’entreprise de Lévis est rendue à mi-chemin sur ce parcours.

Le produit

Boivin Évolution a conçu une benne électrique à chargement latéral qui peut être installée sur un châssis de camion électrique ou diesel. Installée sur un camion alimenté au diesel, encore majoritaire sur les routes, la benne québécoise fonctionne avec sa propre batterie et ne tire pas d’énergie du camion auquel elle est attachée. Il s’ensuit une réduction du bruit de l’opération ramassage du bac et compactage de son contenu, ainsi qu’une économie de carburant. « Ça fait économiser entre 25 % et 45 % de carburant », précise le fondateur.

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Boivin Évolution s’est associée à une autre entreprise québécoise, le Groupe Fournier, pour faire fabriquer ses bennes.

La réduction du bruit sera encore plus notable quand les camions de collecte des matières résiduelles seront propulsés à l’électricité. Il y a encore des obstacles à surmonter dans la transition de ce type de camions, notamment parce que la batterie qui les propulse augmente considérablement le poids du véhicule et réduit la charge qu’il peut transporter.

L’avenir

Une trentaine de ces bennes sont déjà en service au Québec, au Canada et aux États-Unis. Boivin Évolution s’est associée à une autre entreprise québécoise, le Groupe Fournier, pour faire fabriquer ses bennes.

Le Groupe Fournier construit des équipements pour les alumineries et les mines, entre autres. Les bennes de Boivin Évolution sont une corde de plus à son arc.

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Une trentaine de bennes de Boivin Évolution sont déjà en service au Québec, au Canada et aux États-Unis.

De son côté, le fondateur de Boivin Évolution trouve une solution à son principal défi, la fabrication. « Je ne voyais pas le jour où je pourrais ouvrir une usine à Lévis, parce qu’il n’y a pas de main-d’œuvre, explique Claude Boivin. Des soudeurs, on n’en trouve pas. »

Le partenariat a évolué et le Groupe Fournier vient de prendre une participation majoritaire dans Boivin Évolution. Le nouvel actionnaire, qui a des usines à Trois-Rivières et à Thetford Mines, construira les bennes tandis que Boivin Évolution conserve les activités de recherche-développement, avec une équipe de 16 personnes.

Ensemble, les deux entreprises vont accélérer la commercialisation des bennes électriques. « On est prêts à ouvrir le marché, dit Claude Boivin. Dans deux ou trois ans, ce marché va être énorme. »