Les centres de location Lou-Tec empruntent – encore une fois – la voie de l’acquisition.

Le Groupe Lou-Tec vient d’acquérir MKS Équipements, de Jonquière, sa troisième transaction en moins d’un an.

L’achat de l’entreprise saguenéenne, spécialisée dans la location d’équipements d’élévation, élève à 28 le nombre de points de vente du groupe, tous au Québec, hormis la succursale ontarienne de Hawkesbury.

Lou-Tec s’immisce pour la première fois au Saguenay.

« C’est une porte d’entrée dans un marché en ébullition, avec des industries qui touchent les mines, la forêt, la transformation, et aussi une base militaire », exprime Jean-Marc Dallaire, président et chef de la direction de Lou-Tec. « Pour nous, c’était stratégique d’avoir un pied-à-terre là-bas, et pour nous, c’est une plateforme de développement. »

Cette plateforme élévatrice lui permettra d’accroître le personnel et le parc d’équipements de l’entreprise saguenéenne, mais le président de Lou-Tec n’a pas pour autant l’intention d’en faire un centre de location d’outils standard ni d’en faire le socle d’un réseau régional.

« Si on le fait, ça va être par acquisition, pas en ouvrant une succursale, dit-il. Ce n’est pas notre intention à court terme. On veut vraiment se concentrer à développer la place d’affaires à Jonquière. »

Fondée en 2016 par Marco Simard, MKS conservera son champ d’activités dans les appareils de levage, sous l’enseigne Lou-Tec Élévation.

Les deux entreprises étaient déjà en relation. Lorsque ses grands clients avaient besoin d’équipement de levage pour leurs travaux au Saguenay, Lou-Tec les louait chez MKS. « Dans notre jargon, on appelle ça de la sous-location », explique Jean-Marc Dallaire.

« Il y avait déjà un partenariat d’établi depuis quelques années, et nos équipes se connaissaient très bien. C’est un mariage naturel. Pour nous, l’avantage est évidemment de rajouter un point de service dans une région super active. Pour eux, c’est d’avoir accès à un parc d’équipement immense. »

Une politique d’acquisition

C’est une acquisition qui a mené à cette acquisition. L’achat en juin 2022 d’Accès Location +, elle aussi spécialisée en équipement de levage, en a fourni le levier.

Son président, Luc Bertrand, était déjà en relation avec le président de MKS, Marco Simard, qui lui avait fait part de son intérêt pour un partenariat.

« Lorsqu’on a fait l’acquisition d’Accès Location, relate Jean-Marc Dallaire, j’ai pris contact avec M. Simard, et on a commencé les négociations à ce moment-là. »

Elles se sont conclues le 10 mai.

Les cinq employés de MKS demeurent en poste, y compris son président Marco Simard, qui devient directeur régional et actionnaire de Lou-Tec.

« C’est un peu notre modèle d’affaires, indique Jean-Marc Dallaire. On aime garder les propriétaires. Parce que lorsqu’on fait une acquisition, on n’achète pas des équipements, on achète une équipe. On peut acheter facilement des équipements supplémentaires, mais ce qui est le plus difficile à trouver en 2023, c’est la bonne équipe, et surtout une équipe locale, qui a déjà un bon réseau et une réputation. Pour nous, c’est essentiel. Il n’y a pas de transaction si les dirigeants veulent arrêter complètement. »

Depuis deux ans, l’acquisition est le principal outil de croissance de Lou-Tec. En octobre 2022, à peine quatre mois après l’achat d’Accès Location +, le groupe a acquis YEP Location d’équipements. La dernière succursale mise sur pied de toutes pièces, celle de Drummondville, a été ouverte par défaut en 2022. « On a tenté d’y aller par acquisition, et ça n’a pas fonctionné. C’était dans notre plan stratégique, alors on a ouvert la succursale de Drummondville. »

Inné ou acquis ?

Ingénieur de formation, Jean-Marc Dallaire avait lui-même mené sa carrière avec de judicieuses acquisitions. Son entreprise, Équipements supérieurs, avait ouvert une franchise Lou-Tec dans la région de Québec en 2007, puis avait absorbé cinq autres commerces de location.

Il a vendu ses six succursales franchisées à Lou-Tec en 2017 et est alors devenu le vice-président, ventes et opérations, du groupe. Il a accédé à la présidence en octobre 2019.

Deux ans plus tard, en septembre 2021, Sagard placements privés Canada, une filiale de Power Corporation, a acquis le Groupe Lou-Tec, en partenariat avec Walter Capital, Investissement Québec, BDC Capital et le Fonds de solidarité FTQ, dans l’objectif de soutenir sa stratégie de croissance.

« C’est quand même de l’ouvrage, faire trois acquisitions en moins d’un an », commente Jean-Marc Dallaire, qui est demeuré actionnaire. « C’est beaucoup de croissance. Depuis l’entrée de ces partenaires, on a doublé le chiffre d’affaires et on a doublé le nombre d’employés. »

Et ce n’est qu’un début. Car Lou-Tec loue la croissance par acquisition.

« On a toujours, comme on dirait, un pipeline d’acquisitions potentielles. On discute toujours avec des joueurs. Et c’est notre intention, d’ici 2030, d’être un leader. Notre vision est de devenir le plus grand réseau de centres de location de propriété canadienne en termes de revenus de location au Canada. On a des visées à l’extérieur du Québec, et ça va se faire par acquisition. On travaille déjà sur le dossier actuellement. »

Kiwiz met le pneu dans cinq villes canadiennes

PHOTO FOURNIE PAR KIWIZ

Édouard Schaeffer et Adélaïde Favé sont les cofondateurs de la plateforme Kiwiz, qui propose un service mobile d’inspection avant achat de véhicules d’occasion.

C’est pour éviter que l’occasion fasse le larron que le service mobile d’inspection avant achat de véhicules d’occasion Kiwiz étend ses activités dans cinq villes canadiennes. La plateforme Kiwiz dessert désormais les régions de Vancouver, Calgary, Edmonton, Halifax et Winnipeg. L’acheteur potentiel qui a repéré un véhicule d’occasion réserve une plage horaire pour la visite d’un mécanicien certifié chez le propriétaire du véhicule. Des mécaniciens indépendants se déplacent dans un rayon de 30 à 50 km des grands centres pour effectuer une inspection préachat en 170 points. Le prix varie de 199 $ à 249 $ selon le type de véhicule.

L’entreprise a été fondée en 2021 par Adélaïde Favé et Édouard Schaeffer, qui s’étaient rencontrés quelques années plus tôt alors qu’ils étaient respectivement présidente et vice-président du club d’entrepreneuriat de HEC Montréal. Elle a rapidement étendu ses services dans quatre villes du Québec, puis à Ottawa et à Toronto. L’entreprise emploie maintenant une trentaine de personnes. Kiwiz a réalisé plus de 600 inspections en 2022, « alors que nos objectifs étaient de 500 », a indiqué Adélaïde Favé par courriel. « Cette année, on vise les 1800 clients accompagnés. »

L’entreprise vient par ailleurs de lancer, en partenariat avec Garantie km+, un plan de protection de 90 jours pour les véhicules admissibles. « Nous sommes les seuls en Amérique du Nord à offrir un tel produit procurant une telle tranquillité d’esprit », a garanti Adélaïde Favé.

Tero est enterrée

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Élizabeth Coulombe, cofondatrice de Tero

Une triste fin pour un prometteur produit québécois. Tero, fabricant d’un appareil électroménager de comptoir qui transforme les déchets alimentaires domestiques en engrais, a annoncé qu’il mettait soudainement fin à ses activités. « Nous sommes sincèrement désolés de vous informer que notre entreprise doit fermer ses portes », a avisé l’équipe de Tero sur sa page Facebook, le 11 mai dernier.

L’entreprise avait été fondée par deux anciennes étudiantes en design industriel de l’Université Laval, Élizabeth Coulombe et Valérie Laliberté, qui avaient fait appel au sociofinancement pour concrétiser leur concept. Bien que le projet ait levé de terre grâce aux préachats, à des subventions et à un important apport de capitaux privés, les fruits n’ont pas été livrés comme promis, après de longs délais abondamment dénoncés. « Malheureusement, nous n’avons pas réussi à générer le financement nécessaire pour la poursuite de nos opérations et la livraison de nos commandes restantes », expliquait-on encore sur la page Facebook de Tero.

L’appareil « a coûté beaucoup plus cher à fabriquer qu’il n’était anticipé en raison de plusieurs facteurs : les enjeux liés à la chaîne d’approvisionnement amplifiés par la pandémie et l’explosion des prix, sans compter le lot de défis que nous avons rencontré au cours de son développement. »

À la fin de mars, l’entreprise disait avoir livré plus de 4000 appareils depuis le lancement de la production en septembre 2021, précisant que plus de la moitié de sa clientèle avait « reçu son Tero ». L’autre moitié, malheureusement, vient de voir ses espoirs inhumés.

Supremex acquiert une petite boîte

IMAGE TIRÉE DU SITE DE GRAF-PAK

Quelques exemples des boîtes pliantes produites par Graf-Pak, qui vient d’être acquise par Supremex.

La transaction a été pliée en moins de deux. Graf-Pak, une petite entreprise montréalaise spécialisée dans la conception et la fabrication de boîtes pliantes, a été acquise par la société grand format Supremex, un chef de file en enveloppes et emballages.

Fondée en 1995, Graf-Pak emploie 25 personnes dans son usine de boîtes pliantes située à Pointe-Claire. En fait, ce sont plutôt des boîtes dépliantes, si on considère qu’elles sont livrées à plat à ses clients. Elles se sont principalement déployées sur les marchés de l’alimentation et des cosmétiques. Supremex a consacré une enveloppe d’environ 6 millions de dollars à l’achat des actifs de Graf-Pak.

L’entreprise de LaSalle escompte de rapides synergies avec sa principale usine de boîtes pliantes située à Lachine, à une douzaine de kilomètres de celle de Graf-Pak. Graf-Pak a réalisé des ventes d’environ 6,7 millions de dollars au cours de son dernier exercice financier. Avec des installations dans quatre provinces canadiennes et autant d’États américains, Supremex compte de son côté plus de 1000 employés.

Le chiffre

840 000 $

La pénurie de main-d’œuvre a coûté en moyenne 840 000 $ aux PME québécoises en 2022, selon la 14e édition du Baromètre industriel québécois de STIQ (Sous-traitance industrielle Québec). Ce coût a crû de 50 % depuis 2019.