La ville de L’Assomption devrait avoir des rues moins salées dès la fin de cette année. Tout le processus d’épandage de sel sera orchestré par un système d’intelligence artificielle qui dictera la dose à épandre, au bon moment et au bon endroit.

« C’est un peu notre recette magique », lance Anne Carabin, l’une des trois fondatrices de l’entreprise Clean Nature dont le mandat principal est de gérer d’une manière raisonnée et efficace l’épandage de sel. Au lieu d’épandre toujours la même quantité partout, l’acquisition de données précises permet d’adapter le dosage.

Clean Nature vient d’annoncer que c’est à L’Assomption qu’elle mènera son projet pilote. La première phase d’évaluation est en cours et dès le début de l’hiver prochain, le groupe testera sa méthode dans les rues.

À ce moment, les camions seront équipés de capteurs qui permettront de mesurer en temps réel les conditions précises des routes avec leur température de surface. Une différence de quelques degrés sur la chaussée est suffisante pour ajuster la dose. À cela, on couplera les données météorologiques.

« On espère faire une optimisation spécifique pour les rues et arriver à faire un épandage plus local », précise Anne Carabin. Le but étant de réduire le sel à la source et, ce faisant, d’économiser jusqu’à 50 % des coûts d’utilisation de sel.

Clean Nature a été fondée en 2019 par trois diplômées en sciences de l’eau.

« On savait que c’était une problématique émergente et qu’il y avait du travail à faire, explique Anne Carabin. On sait que ça va causer des problèmes dans l’avenir, on le voit déjà avec l’érosion des ponts et l’augmentation du sel dans les rivières et les lacs. »

C’est l’organisme AquaAction qui a mis en lien le projet de Clean Nature et la Ville de L’Assomption.

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Melissa Dick, gestionnaire de programme chez AquaAction

« C’était un match parfait », dit Melissa Dick, gestionnaire de programme chez AquaAction, la municipalité étant à la recherche de solutions innovantes en politiques environnementales.

Dans la période de test de validation, l’équipe veut bien évidemment évaluer la quantité minimale en tenant compte des enjeux de sécurité routière, en mesurant l’adhérence, selon les dosages et les conditions climatiques.

Une fois l’efficacité établie, L’Assomption pourra évaluer l’expérience et les résultats pourront être appliqués à d’autres municipalités, idéalement.

« On veut s’assurer que ça ne reste pas juste à L’Assomption et qu’on pourra partager les leçons que l’on aura apprises », dit Melissa Dick.