L’innovation : simplifier l’adoption de l’énergie solaire dans les résidences et de petits projets commerciaux et industriels, avec une application mobile, une estimation rapide des coûts et bénéfices et l’installation clés en main.

Qui ?

En 2019, Zach Magnan, responsable des finances d’une entreprise suisse, Oryx Petroleum, est également responsable de la division énergie solaire. Il en voit les possibilités et rencontre en 2020 Andres Friedman, un Uruguayen de naissance et Montréalais d’adoption, formé en économie, qui a notamment travaillé au Mexique et en Allemagne pour Bombardier de 2004 à 2019. Les deux hommes recrutent Juan Osuna, un consultant du domaine énergétique qui connaît bien le marché de l’Amérique latine. Ainsi est fondée à Montréal fin 2020 Solfium, dont la première mission est d’offrir « un modèle innovant pour l’énergie solaire » d’abord pour certains marchés spécifiques comme le Mexique, certains pays d’Afrique et d’Europe. L’entreprise compte aujourd’hui une vingtaine d’employés, et M. Friedman en est le PDG, tandis que Zach Magnan est chef des opérations commerciales et Juan Osuna, chef des opérations financières.

Le produit

« Notre slogan, c’est ‟Le soleil n’a jamais été aussi près", résume M. Friedman en entrevue. C’est aussi simple qu’utiliser Uber. »

Tout commence en téléchargeant l’application Solfium dans le premier marché défriché par l’entreprise, l’État de Querétaro, au centre du Mexique. Le client potentiel entre la somme qu’il consacre à son électricité et « en trois nanosecondes », en connaissant l’ensoleillement prévu, il se voit offrir par Solfium une estimation des coûts d’acquisition, d’installation et d’amortissement d’un système utilisant l’énergie solaire.

« Si tu es intéressé, tu discutes avec nos équipes, on assigne un installateur, on fait une évaluation technique pour s’assurer que l’évaluation technique du toit suggérée par l’algorithme est bonne », explique M. Friedman.

Des options de financement sont offertes. Après l’installation, l’application continue de fournir des bilans énergétiques. Le système proposé par Solfium, manufacturé par des entreprises partenaires, comporte essentiellement des panneaux solaires et un ondulateur. Une petite maison « standard », précise M. Friedman, va nécessiter deux panneaux produisant 1 kW et coûtant 2000 $ US, incluant l’installation. « On est allés jusqu’à 25 kW, alors c’est plus coûteux, mais ça reste très accessible. »

Ce système injecte dans le réseau électrique public le courant produit dans la journée, qui devient une forme de crédit à l’utilisateur qui pourra l’utiliser lorsque l’ensoleillement est insuffisant. Certains clients choisissent également des batteries pour plus d’autonomie.

Pour les petits projets industriels, le concept est légèrement différent. « On offre une solution clés en main pour décarboniser leur chaîne de valeur, on travaille avec eux pour qu’elle soit déployée avec leurs employés », explique le PDG.

Les défis

Les premiers mois, on a développé l’application et la technologie derrière, tout en recherchant des manufacturiers offrant des produits de bonne qualité, « avec des ressources limitées », précise M. Friedman.

Le but est maintenant d’augmenter la notoriété de l’entreprise au Mexique, notamment avec des partenariats stratégiques comme celui signé avec l’agence de l’énergie du Querétaro en juin dernier. On prévoit installer sur cinq ans 230 000 panneaux solaires d’une capacité globale de 125 MW pour desservir 80 000 maisons.

L’avenir

Dans l’état actuel de la technologie utilisée par Solfium, le Québec et le Canada, avec leur ensoleillement réduit et les coûts de l’électricité, ne sont pas sont encore rentables. « Éventuellement, ce le sera », assure M. Friedman.

La croissance est au rendez-vous pour la deuxième année d’existence de Solfium, alors qu’on s’attend à des revenus de 3 millions US en 2022. On espère évidemment encore plus dans les prochaines années. « Le solaire est une opportunité énorme en Amérique latine, où le taux de pénétration de cette technologie est un des plus bas au monde. »

On souhaite éventuellement intégrer la recharge des véhicules électriques et le stockage en utilisant leurs batteries, et développer des programmes d’efficience énergétique.

Enfin, pour assumer ces ambitions, une ronde de financement est en cours et devrait être conclue dans les prochains mois.