L’innovation

Une plateforme destinée au milieu scolaire qui s’intègre à Microsoft Teams. Elle permet de centraliser tous les outils éducatifs, de gestion des classes, des formulaires et des horaires.

Qui ?

En 2017, deux jeunes entrepreneurs montréalais, Sarah Seddiki et Louis-Charles Gagnon, ont créé une petite entreprise dont le mandat était le développement des technologies Microsoft. La première est diplômée de HEC Montréal en comptabilité et finance, le second est un ingénieur en informatique de l’École de technologie supérieure (ETS). Avec le temps, c’est dans le domaine de l’éducation que leurs activités se sont concentrées. « On a eu la chance d’accompagner des cégeps dans différents mandats et on s’est dit : “Il y a quelque chose qui ne marche pas”, raconte Mme Seddiki. La technologie se complexifie, les plateformes se multiplient. C’est là que nos ingénieurs ont compris qu’il ne fallait pas ajouter une plateforme, mais en concevoir une qui intègre les autres. »

Ils ont développé un projet pilote avec le cégep de Granby à l’hiver 2020, et ont mis sur le marché le 13 janvier 2021 Teaméo, qu’ils proposent à tous les établissements d’enseignement. En moins d’un an, Teaméo a fait son entrée dans une vingtaine de cégeps au Québec.

La petite entreprise établie à Longueuil compte une douzaine d’employés.

Le produit

Tout étudiant ou tout parent qui a voulu aider son enfant qui devait suivre ses cours en ligne l’a constaté : on navigue constamment entre les plateformes de vidéoconférence comme Microsoft Teams et Zoom et d’autres sites, outils et applis complémentaires. Dans Teaméo, tous ces éléments deviennent des sous-menus et sont soit directement intégrés avec toutes leurs données, soit présentés en lien externe. Quand l’intégration complète des données est possible, Teaméo devient « un agrégateur de systèmes, avec échange de données », explique Louis-Charles Gagnon.

« On intègre la plupart des plateformes, et de nouvelles seront intégrées au fur et à mesure, selon les demandes de centres de services scolaires », précise-t-il.

Les interfaces sont configurables et l’installation est offerte en moins d’une journée. Teaméo comprend un forfait de base auquel on peut greffer trois modules : la plateforme d’apprentissage Moodle, la gestion des horaires et présences ainsi que la gestion des équipes. La création des classes et la mise à jour des élèves inscrits se font alors automatiquement, les horaires s’ajustent en conséquence et tous les outils utilisés sont regroupés.

Les tarifs vont de 14 975 $ par année pour 2500 élèves au cégep à 19 975 $ pour 5000 étudiants universitaires. Après les cégeps, Teaméo a séduit une première université, l’Université du Québec à Montréal (UQAM), où la plateforme sera implantée en septembre prochain.

Une extension Teaméo pour Microsoft Teams destinée aux enseignants est également offerte gratuitement. « Elle permet de personnaliser un peu l’espace pour le professeur, son plan de cours, ses liens, précise Sarah Seddiki. Elle est utilisée dans plus de 60 pays. »

Les défis

Le principal défi a été de gérer l’accueil enthousiaste des établissements scolaires. « On a eu une croissance rapide, constate Mme Seddiki. Au début, ça allait bien, mais les gens ont décidé d’embarquer tous en même temps. Depuis les débuts, on a créé plus de 10 000 classes pour 150 000 utilisateurs. Ça reste un beau défi pour une jeune tech. »

S’adresser à des établissements scolaires, c’est évidemment s’attendre à des moments creux suivis de ruées. « Dans le milieu de l’éducation, tout le monde veut installer en même temps, avant les rentrées », note M. Gagnon.

L’avenir

Les deux jeunes fondateurs aimeraient séduire plus d’universités et de centres scolaires. « On a des discussions intéressantes avec des partenaires, précise Mme Seddiki. Il va falloir y aller au fur et à mesure, on veut bien gérer cette croissance et continuer à bien servir les gens. »

L’avenir, pour Teaméo, c’est de sortir à moyen terme du Québec, en visant dans un premier temps l’Amérique du Nord. « C’est une grosse bouchée… qu’on a bien l’intention d’avaler », annonce la cofondatrice.