Au départ, l’idée était d’éviter de jeter ces immenses bâches isolantes qui tapissent les conteneurs. Puis, le projet a pris forme : ce matériau destiné à la poubelle pouvait avoir d’autres vies. Il pouvait être transformé en sacs isolants, en housses protectrices ou en contenants de transport pour les boîtes-repas. Iso-Protek était née.

L’idée

Chantal Bernatchez, qui a cofondé l’entreprise avec son conjoint, se souvient très bien du jour 1. Le vendredi 13 novembre 2020, le projet de récupération s’est transformé en entreprise enregistrée. « On a d’abord offert les bâches pour tester le marché, et les idées ont commencé à émerger », raconte l’entrepreneure.

Les bâches qui isolent les conteneurs sont un matériau de qualité, explique-t-elle. En plus de leurs propriétés isolantes, leur grande taille permet de les utiliser comme housses pour véhicules récréatifs, bateaux et spas. Et de les transformer en toutes sortes de produits à valeur ajoutée. C’est ce que veulent faire celle qui est aussi ingénieure et son conjoint designer avec Iso-Protek.

Le produit

Le premier geste de la nouvelle entreprise a été de sécuriser son approvisionnement en matière première. Grâce à une entente avec Nestlé à Laval, Iso-Protek pourra récupérer gratuitement 7000 bâches de 40 pi sur 24 pi pour mettre ses projets à exécution.

D’autres utilisateurs de conteneurs, comme la SAQ, pourraient devenir des fournisseurs d’Iso-Protek. Dans leur atelier à Laval, Chantal Bernatchez et son conjoint, parfois aidés de leurs quatre enfants, ont commencé à coudre pour répondre aux commandes reçues. Ça va des sacs de transport pour les boîtes-repas aux housses protectrices pour les ruches d’un apiculteur, jusqu’aux sacs à lunch.

Éventuellement, Iso-Protek devra préciser son plan d’affaires. « On ne pourra pas tout faire », reconnaît l’entrepreneure. Le produit le plus prometteur, selon elle, est le sac de transport pour les boîtes-repas. Contrairement aux boîtes à usage unique qui servent pour la livraison dans ce secteur en plein essor, Iso-Protek travaille sur un prototype qui peut être identifié avec le logo de l’entreprise et réutilisé par ses clients.

Les demandes continuent d’affluer, et Chantal Bernatchez s’en réjouit. « Une entreprise, si ça ne répond pas à un besoin, ça ne sert à rien », estime-t-elle.

L’avenir

La jeune entreprise a beaucoup de pain sur la planche. Des discussions sont en cours avec des organismes d’investissement pour financer l’achat d’équipement et l’embauche d’employés.

Une plateforme de ventes en ligne est en développement. Des tests sont en cours pour mesurer avec précision les propriétés isolantes des produits selon l’usage qu’on en fait. Tout ça peut être mené de front parce que des outils existent pour les entreprises en démarrage, estime l’entrepreneure. « On est chanceux au Québec d’avoir tout cet accompagnement. »