Qui ?

Michel Boisvert, président de Powerlace, les cousins ingénieurs Frédérick Labbé, fondateur et vice-président, et Jonathan Boisvert, directeur des opérations et innovation, ainsi que David Santagata, directeur des ventes et du marketing. « Michel a investi dans l’entreprise, raconte David Santagata. Fondateur d’Eco-Pak, qu’il a vendue, il a une grande expérience en sous-traitance industrielle avec des processus très techniques et rigoureux. »

Le produit

Powerlace est une chaussure de type sport « mains libres », c’est-à-dire qu’on peut la chausser et l’enlever sans jamais avoir à se pencher ou lever la jambe pour l’attacher ou la détacher avec nos mains. Le système ne requiert ni piles ni électricité. « On a des cellulaires et toutes les technologies possibles qui nous permettent des raccourcis, mais on doit encore attacher ses chaussures, illustre Frédérick Labbé. Moi, je ne les attachais jamais… »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Paire de chaussures Powerlace

En 2003, dans l’atelier de son père, l’ingénieur mécanique a donc eu l’idée de fabriquer un prototype de chaussure qui ne se manipule qu’avec les pieds. Il a d’abord intégré un mécanisme de laçage dans une chaussure commerciale. Les bases de Powerlace étaient jetées !

Installés dans un local de Saint-Hubert depuis 2013, Frédérick Labbé et son équipe ont conçu divers prototypes, des dizaines de moules, d’échantillons et beaucoup de mécanismes, notamment pour couler le nœud aussi résistant que parfait.

À l’arrivée du cousin Jonathan, il y a trois ans, presque tout ce qui avait été développé a été mis de côté. « La première version de la chaussure était plus lourde, plus large et la pièce maîtresse était métallique », relate Frédérick Labbé.

L’innovation

Le laçage automatique est activé grâce à un mécanisme derrière la chaussure et au poids du corps. « Ce mécanisme, en polyester souple, a été testé pour plus de 10 000 cycles de serrage, explique Jonathan Boisvert. Cette chaussure est faite pour être utilisée de façon abusive ! »

Un levier au talon de la chaussure a été conçu pour faciliter son ouverture et laisser entrer et sortir le pied de façon naturelle. « Ainsi, on n’écrase pas la chaussure, explique David Santagata. Ça vient régler un problème pour les gens à mobilité réduite et évite d’endommager les souliers. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Le laçage automatique est activé grâce à un mécanisme derrière la chaussure et au poids du corps.

« Le serrage est plus uniforme que pour un soulier normal, explique Jonathan Boisvert. Grâce au mécanisme, le lacet est tiré à quatre endroits d’un coup. »

Les chaussures sont assemblées en Asie, mais le mécanisme est entièrement fabriqué à l’usine de Saint-Hubert sur des machines conçues par Jonathan et Frédérick.

L’avenir

Le produit est prêt à être commercialisé. Depuis le 19 juillet, il est possible d’acheter des Powerlace sur le site de l’entreprise par l’entremise d’une campagne de sociofinancement. Les premiers intéressés ont déboursé 125 $ pour une paire de chaussures.

Environ 500 paires ont été précommandées, à la fois au Québec et aux États-Unis. On va lancer la production à la fin de la campagne, le 23 août. La première livraison est prévue en décembre.

David Santagata, directeur des ventes et du marketing

Les associés de Powerlace, qui ont d’abord ciblé les hommes avec leur innovation, comptent maintenant commercialiser leur technologie pour d’autres segments de la population. « On souhaite aussi aller dans les créneaux spécialisés, comme la course et le golf, raconte Frédérick Labbé. Le mécanisme pourrait s’appliquer à d’autres designs. »

Les souliers seront vraisemblablement en magasin à compter du printemps 2022. « Nous sommes en pourparlers avec une dizaine de détaillants, affirme Jonathan Boisvert. Notre usine peut soutenir la production d’une centaine de milliers de paires de chaussures. »

Jusqu’à présent, 2 millions de dollars ont été investis dans cette aventure.