Ce qu’on regarde sur le web révèle bien des choses sur notre vie, nos préoccupations, nos aspirations. Sur Google, les trois recherches les plus fréquentes des Québécois cette année ont été Wordle, Ukraine et Coupe du monde. Tirez-en vos propres conclusions. Du côté des voitures, la Honda Civic a détrôné la Porsche 911 du premier rang.

Le coût de la vie en général, de l’essence et des voitures en particulier, a de toute évidence eu un effet sur les recherches de véhicules sur la plateforme AutoHebdo.

« On ne parle pas des modèles les plus vendus, ce sont les plus recherchés. Mais ça en dit long sur ce qui nous allume, explique le porte-parole Benoit Béland. Ce qu’on peut dire, c’est qu’il y a un retour vers les voitures plus économiques et la Civic en est l’exemple le plus spectaculaire. »

Pour l’ensemble du Canada, la Honda Civic est passée de la sixième à la deuxième place, la première étant encore occupée – sans surprise – par le Ford F-150.

Autre signe des temps, la Toyota Corolla a grimpé de huit rangs dans le palmarès (de la 23e à la 15e place). La popularité de la Toyota Corolla est encore plus marquée au Québec et dans les provinces de l’Atlantique, où ce modèle s’est hissé parmi les 10 véhicules les plus recherchés. Les internautes ont aussi été considérablement plus nombreux à regarder les Mazda3.

Ce n’est pas anodin, car des changements dans les positions du classement sont « rarement » observés.

L’an dernier, nous étions visiblement dans un tout autre état d’esprit. Dans une parenthèse influencée par des mois difficiles de pandémie. On avait besoin de rêver, j’imagine. Qu’est-ce qui s’était retrouvé en première position du palmarès ? Une voiture de luxe, et non des moindres, la Porsche 911, même si le commun des mortels n’a pas les moyens de mettre ce type de bolide dans son entrée de garage. Ça ne coûte rien de regarder…

Pour atteindre le sommet du classement, la Porsche 911 avait bondi de sept positions d’un coup. Et détrôné la Honda Civic, qui occupait cette position depuis quatre ans. La parenthèse remplie de rêvasseries semble maintenant close. C’est le retour à la normale. « On a regardé plus réaliste que l’an dernier », convient Benoit Béland.

PHOTO FOURNIE PAR AUTOHEBDO

Benoit Béland, porte-parole d’AutoHebdo

Le prix de l’essence, qui a atteint 2 $ le litre au printemps, semble aussi avoir un effet sur la popularité des véhicules électriques. Les recherches pour cette catégorie ont bondi de 148 %, un record absolu. L’an dernier, l’augmentation des recherches avait été deux fois moindre, à 71 %, ce qui était déjà beaucoup.

Une étude menée en mars avait d’ailleurs révélé que le prix de l’essence était la principale motivation de 66 % des personnes ayant l’intention d’acheter un véhicule électrique. L’environnement et le peu d’entretien requis arrivaient ensuite.

La pénurie de véhicules, qu’ils soient neufs ou d’occasion, a bien évidemment continué d’avoir un impact dans le marché et sur le site AutoHebdo. Notamment en faisant grimper les prix.

En moyenne, les modèles neufs étaient affichés à 52 898 $ au Québec (données d’octobre, les dernières disponibles), une hausse de 20 % en un an.

Au même moment, le prix des véhicules d’occasion était de 34 159 $, un bond spectaculaire de 26 %.

La bonne nouvelle, pour ceux qui étirent la vie de leur véhicule en attendant un moment plus propice pour le remplacer, c’est que dans l’occasion « les prix baissent tous les mois depuis juin », précise Benoit Béland. On voit enfin le bout du tunnel.

Cela dit, comme les stocks demeurent plutôt bas et que la demande est forte, on ne peut toujours pas être trop regardant sur la marque, le modèle, la couleur et les options. Car les véhicules partent vite. Du côté du neuf, ils demeurent en moyenne 49 jours sur le site d’AutoHebdo, plutôt que 86 comme l’an dernier.

Dans un marché aussi atypique, il peut aussi être tentant de ne pas être trop regardant au moment de signer le contrat avec un concessionnaire. Surtout quand on attend ce moment depuis des mois et des mois.

Mais attention aux frais illégaux de toutes sortes pour la documentation, l’administration, l’ouverture du dossier ou l’inspection. Des demandes d’actions collectives ont été déposées contre des dizaines de concessionnaires. On ne peut pas davantage vous forcer, pour conclure la vente, à acheter autre chose, que ce soit une assurance pneus, une pellicule pour protéger la peinture ou des barrures pour les jantes.

Un automobiliste averti en vaut deux !

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