Nos collègues Isabelle Hachey et Martin Tremblay ont tous deux réussi un doublé, samedi soir, lors de la remise des plus prestigieux prix de journalisme au Québec.
La première a été récompensée par les prix Judith-Jasmin pour le meilleur texte de faits divers et le meilleur texte d’opinion de l’année. Le second a été couronné – notamment du Grand Prix Antoine-Desilets – pour des clichés rapportés du front ukrainien.
« De la chronique et de la photo, voilà des éléments forts et distinctifs de La Presse, s’est réjoui François Cardinal, éditeur adjoint et vice-président Information du journal.
C’est une excellente nouvelle que ce travail journalistique d’impact, capable de changer le cours des choses, soit récompensé par le milieu journalistique.
François Cardinal, éditeur adjoint et vice-président Information de La Presse
Remis dans le cadre du congrès annuel de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), les prix Judith-Jasmin et Antoine-Desilets récompensent chaque année la crème du journalisme québécois. En raison d’un changement de calendrier, ce sont les prix pour la période allant du 1er janvier 2022 au 31 mars 2023 qui ont été remis samedi.
Le Grand Prix Judith-Jasmin a été remis à Sarah Champagne, du Devoir, pour son reportage multiplateforme sur l’immigration temporaire comme voie d’entrée au Québec. Les journalistes de Radio-Canada ont remporté quatre prix, Le Devoir en a remporté deux, alors qu’une récompense est allée à Noovo.
La cheffe d’antenne sportive Marie-José Turcotte a reçu le prix Hommage Judith-Jasmin pour l’ensemble de sa carrière à Radio-Canada.
Impact
Isabelle Hachey a été couronnée pour un reportage sur la mère d’un enfant du viol qui se bat pour éviter que son agresseur donne son nom de famille à l’enfant et qu’il exerce son autorité paternelle, ainsi que pour un texte d’opinion tiré d’une entrevue avec le veuf de Joyce Echaquan. Ces textes ont eu un impact direct à l’Assemblée nationale : le Code civil a été amendé dans le premier cas, alors que le premier ministre a dû faire son mea-culpa à la suite du second.
Lisez la chronique « L’enfant du viol, la vérité et la justice » Lisez la chronique « “Il a profité de mon silence” »« Cet article a contribué à faire évoluer l’état du droit au Québec et à corriger une aberration », a souligné le jury quant à l’article sur l’enfant du viol.
Au total, 175 journalistes avaient soumis 365 textes au concours.
Martin Tremblay, pour sa part, a été récompensé pour les images qu’il a rapportées d’Ukraine, où il s’est rendu en janvier dernier (avec Isabelle Hachey, d’ailleurs).
Son photoreportage « La bataille de Bakhmout » a frappé le jury.
Consultez le photoreportage « Rescapés du front », qui inclut certaines des photos primées Consultez le photoreportage « Un dimanche à Bakhmout », qui inclut certaines des photos primées« Comment deviner l’horreur et la réalité d’une guerre en quelques secondes. Le reportage est à lui seul très beau, techniquement et humainement », ont écrit les jurés.
Les cadrages, la lumière, les sujets, tout est maîtrisé. La lumière apporte beaucoup à l’ambiance lourde du sujet. Il y a parfois à la limite quelque chose de mystique.
Le jury du prix Antoine-Desilets, au sujet du photoreportage de Martin Tremblay
L’une de ces photos, qui capte des civières ensanglantées posées contre le mur d’un hôpital de fortune, a été désignée meilleure photo de l’année. « L’image est très forte, difficilement regardable, et pourtant on est incapable d’en détourner le regard, a indiqué le jury. Elle décrit à elle seule, sans aucun mot, tous les maux de cette guerre et ce que l’on oserait à peine imaginer. »
Les photographes à l’honneur
Quatre autres photographes ont aussi été récompensés pour des photos publiées par La Presse.
Josie Desmarais a reçu le prix de la meilleure photographie liée à un enjeu de société pour « STOP ! », l’image d’une agente fédérale qui signale à un enfant de s’arrêter, sur le chemin Roxham.
« Le jury a retenu cette photo pour son caractère informatif, bien ancré dans l’actualité, a indiqué le jury. En un regard, ce cliché raconte une histoire et met en lumière les enjeux humains qui l’entourent. »
Dominick Gravel a capté la meilleure image sportive de l’année lorsque le gardien Sebastian Breza, du CF Montréal, a laissé passer un ballon, pendant un match à Vancouver. Le jury a écrit : « On comprend tout de suite l’image que le photographe cherche à raconter. La composition et le travail technique sont excellents. »
Une photo en Irlande de David Boily a remporté le prix Antoine-Desilets de la meilleure image de vie quotidienne. Elle représente une mère et son enfant à travers la fenêtre d’une maison modeste de Dublin. Une image « somme toute assez simple, mais très bien exécutée ».
Le photographe indépendant Denis Germain a été couronné dans la catégorie « Art et culture » pour une photo du spectacle du 60e de la Place Ville Marie publiée dans La Presse.