Chaque semaine, les journalistes et les chroniqueurs de La Presse se dévoilent et nous racontent les dessous de leur métier. Cette semaine, Patrick Lagacé nous parle de l’importance de donner une voix à ceux qui se retrouvent pris dans les mailles du système et du travail d’équipe.

La Presse : A-t-on vraiment besoin de faire partie d’une salle de rédaction pour faire du journalisme de qualité ?

Patrick Lagacé : À l’occasion, tu es certain de ton histoire, et puis là, un collègue ou un patron va te sauver d’un grand embarras en te faisant voir un autre point de vue ou en te suggérant de faire des vérifications supplémentaires. Si tu es seul dans ton sous-sol, c’est certain que tu n’as pas accès à la sagesse d’une salle de rédaction.

LP : Comment les réseaux sociaux changent-ils ton travail ?

PL : Ça me permet d’aller chercher une expertise collective. Si je fais un appel à tous pour comprendre le quotidien d’un intervenant de la DPJ, au bout d’une courte période, je vais avoir reçu des centaines de témoignages et développé une compréhension suffisante pour traduire cela dans une chronique bien ancrée dans le réel. Par contre, les réseaux sociaux sont aussi un vecteur de propagation de faussetés, de légendes urbaines, de vérités complètement tronquées comme jamais il n’y en a eu dans l’histoire de l’humanité.

LP : Pourquoi faut-il militer pour une presse en bonne santé financière ?

PL : Ça permet aux journalistes de prendre le temps de se consacrer entièrement à l’information, de vérifier l’exactitude des faits avancés, de développer des sources, d’aller rencontrer des gens, de les convaincre de parler ou de raconter leur histoire. Quand tu es payé 200 $ la chronique, tu n’as peut-être pas le temps de faire tout cela. Ton but, c’est de créer de l’agitation et du buzz. En plus, un média qui est bien financé nous permet d’être défendus contre ceux qui voudraient qu’on se ferme la trappe.

Le journalisme de qualité est au cœur de la mission de La Presse. Nous comptons entre autres sur les contributions des lecteurs pour nous soutenir. Nous avons bon espoir d’atteindre, à terme, notre grand objectif de 5 000 000 $ par année, soit 42 000 lecteurs qui versent de façon récurrente 10 $ par mois.

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